Les chambres d'agriculture résolument engagées dans la méthanisation
L’activité de méthanisation peut rendre les exploitations plus résilientes face aux crises que subit l’élevage. Les chambres d’agriculture croient beaucoup au développement de cette activité.

Secteur encore assez jeune, la méthanisation se développe, se structure et se professionnalise. Depuis plusieurs années déjà, les chambres d’agriculture accompagnent des agriculteurs et des collectivités dans leurs projets. Ils ne sont pas moins de 80 conseillers experts à travers la France, dont une partie étaient présents sur le stand des chambres du salon Biogaz Europe à Nantes, les 7 et 8 février derniers.
"Nous avons constitué un vrai réseau", commente Carine Pessiot, experte méthanisation des chambres d’agriculture de Bretagne. "Nous suivons certains projets depuis dix ans, et nous avons pu constater, en Bretagne, que les exploitations laitières qui avaient de la méthanisation ont mieux résisté à la crise que les autres". Même si certaines unités existent depuis plusieurs années, "il y a encore beaucoup à faire connaître sur la méthanisation", poursuit l’experte, qui a croisé plusieurs porteurs de projets au salon.
Des références et des formations
Pour mieux faire connaître et surtout reconnaître l’activité agricole de méthanisation, les chambres d’agriculture ont développé, avec le soutien de l’Ademe, "Prodige", un programme d’acquisition et de diffusion de références sur le fonctionnement des unités de méthanisation agricole en France. Une collecte de données auprès de 50 à 60 unités est en cours, dans huit régions françaises, dans l’objectif d’avoir des références basées sur la réalité du terrain, d’évaluer chaque installation et de comprendre les principales difficultés rencontrées et les solutions mises en œuvre pour y remédier.
Autre signe de l’implication très forte des chambres dans la méthanisation : l’existence, dans le catalogue des formations proposées par les organismes consulaires, de plusieurs formations spécifiques. Ainsi, lors de la matinée de conférences consacrée aux "bonnes pratiques dans la méthanisation", Cécile Hubert, chargée de mission énergie à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, a présenté ces actions qui ont reçu l’agrément du Vivéa et du Fafsea.
"Dès 2008, nous proposions une formation "Envisager une unité de méthanisation", rapporte la conseillère. Formation qui existe toujours, complétée de son équivalent pour un projet collectif. La chambre est allée ensuite plus loin, en proposant des formations sur "la gouvernance des unités collectives, qu’elles soient à 5 ou à 40 agriculteurs", sur l’embauche d’un salarié et la définition du poste de responsable d’unité, sur la concertation locale une thématique identifiée comme "fondamentale" dans un projet, ou encore sur le financement, là encore thématique fondamentale, et enfin sur la prise en main de l’unité. Originalité de cette formation (également proposée en Bretagne) : elle comprend des demi-journées de "tutorat par des agriculteurs méthaniseurs expérimentés".
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