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Anticiper les emplois de demain dans les industries agro-alimentaires

Les chambres d'agriculture de Bretagne ont invité en octobre les représentants du personnel de l'agroalimentaire à participer à la traditionnelle journée des salariés des IAA de Bretagne. Sur la base de l'étude prospective "Agricultures bretonnes 2040", les participants ont échangé sur les avenirs possibles de la filière agroalimentaire bretonne et leurs emplois. Le but : prendre les devants de l'évolution des métiers.

Samuel Bricard, élu CFDT de la chambre d'agriculture de Bretagne, référent de la journée des salariés des IAA de Bretagne.

Pourquoi interroger les représentants des salariés de l'industrie agroalimentaire sur les scénarios 2040 ?

Samuel Bricard. On leur a posé les questions suivantes : quel avenir pour l'agroalimentaire breton au travers des cinq scénarios. Selon vous est-ce que votre entreprise pourra s'adapter aux scénarios ? Cela permet aux représentants des salariés de mieux appréhender le contexte externe à l'entreprise et mieux identifier les enjeux de demain pour que les représentants du personnel soient force de propositions dans les échanges avec la direction de leur entreprise. Cela leur apporte des éléments, leur permet de faire des propositions quand ils sont consultés sur la stratégie de leur entreprise. Cela leur sert aussi lorsqu'il y a des échanges avec la direction sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (ou GPEC), notamment dans les entreprises de plus de 300 salariés. Cela vise dans un horizon de 3 à 5 ans, les emplois dont l'entreprise aura besoin et donc de quelles compétences les salariés auront besoin. Le but est d'anticiper et de mettre en place des formations pour que les salariés aient les compétences nécessaires à l'avenir. C'est aussi anticiper l'évolution quantitative des salariés nécessaire.

 

Des cinq scénarios, le but est-il de faire ressortir l'un ou l'autre des scénarios ?

S.B. Non, le but n'est pas de se positionner sur tel ou tel scénario mais de donner un avis sur l'évolution des emplois et des compétences dans chacun des scénarios. Comment évolueront les emplois, comment positionner les salariés sur de nouveaux métiers, quelles compétences nécessaires faudra-t-il acquérir ?

 

Quelles seront ces évolutions ?

S.B. Des compétences nouvelles sont à acquérir pour prendre en compte la transition écologique : on verra l'émergence de nouveaux métiers en lien avec la transition écologique. Il faut prendre en compte également la digitalisation, l'automatisation des processus de fabrication et l'arrivée de l'intelligence artificielle. Sans oublier, l'évolution des attentes alimentaires des consommateurs. Selon les scénarios, il pourrait y avoir besoin de davantage de polyvalence dans certains métiers et dans d'autres de spécialisation. Les salariés, eux, sont prêts à évoluer pour s'adapter.

 

La même démarche est faite en parallèle auprès de 40 chefs d'entreprise ?

S.B. La démarche consiste aussi à interroger les chefs d'entreprises sur ces cinq scénarios. Les entreprises bâtissent des plans d'entreprise et redéfinissent leur stratégie régulièrement. Elles se penchent sur le contexte externe pour produire des produits qui répondent aux attentes des consommateurs, elles sont en veille. Quant aux processus de production, ils sont aussi impactés par l'automatisation, l'intelligence artificielle et la digitalisation. S'agissant de la collecte des produits agricoles, les entreprises sont impactées par l'évolution des exploitations. Cette étude suscite beaucoup d'intérêts pour aider ces industriels dans leur stratégie d'entreprise et auprès des collectivités locales également. L'objectif est d'explorer les futurs possibles et les enjeux de demain. Au printemps 2022, une grande restitution sera présentée par la chambre d'agriculture de Bretagne.

 

 

"Agricultures bretonnes 2040", une restitution annoncée pour mars 2022

Cette réflexion collective sera partagée lors de la diffusion finale de l'étude au printemps 2022 qui englobe les secteurs agricole et agroalimentaire. Un chiffrage des conséquences des scénarios 2 (neutralité carbone) et 5 (végétalisation) apportera un éclairage plus précis. Voici les cinq scénarios à l’horizon 2040, base de l'enquête :

1. Une agriculture bretonne en mode résistance, où règles environnementales et non renouvellement des actifs entraînent un déclin de l’élevage.
2. L’agriculture vise la neutralité carbone. Des agriculteurs au service d’un projet de société.
3. Une agriculture territorialisée, où un quatrième acte de décentralisation s’est opéré sans qu’on le sache.
4. Priorité à l'économie. Les nouvelles technologies redynamisent le modèle breton.
5. Une agriculture bretonne plus végétale. L’élevage recule et offre une place croissante aux productions végétales.

 

 

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