Collectif niveau 2 : "C'est tout un ensemble pour que cela fonctionne"
Installés en 1999 à la suite d'un tiers et multiplicateurs pendant vingt ans, Mickaël et Isabelle Belloeil à Saint-Mayeux (22) ont restructuré leur élevage de porcs. Une maternité liberté neuve vient d'être livrée. Une évolution et une expérience qui assurent aux éleveurs l'accès au cahier des charges "Collectif niveau 2" du groupe Leclerc/Kermené.

Une porte ouverte était organisée le jeudi 4 novembre chez Mickaël et Isabelle Bellœil afin de présenter le nouveau bâtiment maternité et ces 2 salles équipées de 23 cases "Matek" (bâtiment Isotek avec ventilation Exatop). "En 2018, on a restructuré l'élevage pour être autonome en place d'engraissement". Puis le bâtiment maternité neuf a suivi, les anciennes salles de maternité ont été réaménagées en gestante, infirmerie et quarantaine. "Les maternités étaient au bout du rouleau, nous avions cela en tête. On voulait automatiser car on soignait à la main", racontent les éleveurs naisseur-engraisseurs dont l'élevage de 185 truies présentes (avec un objectif de 5 000 porcs charcutiers produits par an) est conduit en 7 bandes avec un sevrage à 28 jours.
"Les truies seront en liberté 7 jours après la mise bas jusqu'au sevrage", indiquent les éleveurs. Cette évolution permet d'augmenter le nombre de porcs éligibles à la démarche Collectif niveau 2. L'éleveur contractualise sur une durée minimale de 3 ans dont le prix déconnecté de la cotation MPB est indexé sur le coût de l'aliment. Cette contractualisation est mise en place depuis deux ans en partenariat avec le groupement Porc Armor Évolution (basé à Loudéac).
Un cahier des charges évolutif autour de 4 critères
En effet, c'est d'abord leur ancien métier de multiplicateur, leur technique, l'absence d'antibiotiques... qui ont permis aux éleveurs d'accéder directement au second niveau. "Il ne faut pas investir dans des bâtiments pour le Collectif niveau 2. C'est tout un ensemble pour que cela fonctionne", prévient Mickaël Ollivier, technico-commercial à Porc Armor Evolution sur le secteur. Le cahier des charges niveau 2 repose sur 4 piliers dotés chacun d'un pourcentage de 25 % de porcs contractualisables : la libération des truies aussitôt les IA terminées ; les cases maternité liberté ; l'accès à l'extérieur et la lumière naturelle. Auparavant, le collectif niveau 1 impose une alimentation non OGM, une démarche de progrès et proscrit l’usage d’antibiotiques systématiques à partir de quarante-deux jours d’âge. Il faut au préalable adhérer au cahier des charges Le Cochon de Bretagne. Par ailleurs, l'accès à des matériaux manipulables organiques est exigé.
Il revient aux éleveurs, chaque année de déterminer le pourcentage de porcs contractualisés. Ici, les éleveurs ont choisi 58 % de contractualisation annuelle sur le volume total des porcs vendus, ventilés comme suit : verraterie, 25 % ; case maternité liberté, 25 % ; lumière naturelle, 8 % et 0 % pour la partie bâtiment ouvert. Grâce à une conduite "zéro antibiotiques dès la naissance", pratiquée depuis longtemps, les éleveurs accèdent à une plus-value déterminée (1). Cette plus-value est additionnée au prix de contrat des porcs de la partie contractualisée. Pour les porcs non contractualisés, est appliqué le prix de base du MPB.
À noter, le groupement Porc Armor représente 50 % des volumes du Collectif niveau 2 de Kermené.
(1) Kermené ne souhaite pas communiquer le montant de la plus-value, ni le prix de contrat.
46 cases "Matek" de Itek

La case Matek est appréciée pour la sécurité de l’éleveur et l’accessibilité de travail qu'elle procure. "Toute la surface carrée au sol est utilisable par la truie et on peut passer de case en case", détaille l'éleveur en ouvrant les deux battants sur un côté de la case créant la zone liberté de la truie, avant de passer dans la case suivante avec une extrême facilitée. Quand les soins seront finis, la truie sera libérée 7 jours après la mise-bas. Un sac de jute, des objets manipulables sont à sa disposition. C'est également le retour de la niche à porcelets avec une lampe chauffante réglée manuellement "plus simple à gérer", conçue en nids d'angles avec capot transparent. Le système de double température est apprécié pour son effet "niche" tandis que la truie "consomme mieux à 21°C".
Le coût par place "tout compris" s'élève à 8 000 € chez Mickaël et Isabelle Bellœil.
