Enjeu Erosion : Questions à Jérémy Guil, responsable équipe sol et fertilisation à la chambre régionale d’agriculture

C’est quoi l’agriculture de conservation ?
Jérémy Guil : C’est un système de production répondant à trois objectifs de moyen : couverture la plus permanente du sol par des cultures, couverts ou résidus de culture ; réduction voire absence du travail du sol et diversité importante d’espèces cultivées.
Les objectifs de résultats attendus sont premièrement une conservation voire une régénération du sol et de sa fertilité. Ensuite, un bouclage du cycle des éléments minéraux tels que l’azote, permettant de fait d’en réduire les pertes. Enfin, ce sont aussi des impacts positifs sur la biodiversité, le stockage de carbone, les consommations de carburant et la viabilité économique de l’exploitation agricole, notamment sur la maîtrise du temps de travail.
La mise en place de techniques telles que l’optimisation des couverts végétaux comme le "Maxicouv" ou le semis de couverts par drone contribue favorablement à l’atteinte des objectifs de l’agriculture de conservation.
Comment vulgariser ces techniques ?
J-G : Nombreux sont les accompagnements individuels, collectifs et les démonstrations permettant d’avancer concrètement sur la réduction du travail du sol et la mise en place de rotations cohérentes sur les exploitations. Le lien avec l’élevage fait souvent office de quatrième objectif de moyen car il permet encore d’en améliorer les résultats.
Et s'agissant de mieux gérer l'azote au champ ?
J-G : Avec pour objectif de mettre en œuvre des pratiques permettant de réduire les fuites de nitrates, au-delà des contraintes réglementaires, la chambre d’agriculture de Bretagne a synthétisé un ensemble de six leviers sous forme de fiches pratiques.