Groupama veut faciliter le quotidien des aidants
Même s’il n’est pas simple de les dénombrer avec exactitude, on estime à 11 millions le nombre d’aidants en France, dont un certain nombre qui l’ignorent. Pourtant, pour eux aussi, le risque est grand de s’épuiser, de s’isoler… Pour les aider à prendre conscience des difficultés auxquelles ils s’exposent et leur apporter quelques solutions, Groupama a organisé un webinaire le 6 octobre dernier.

Si les aidants sont aujourd’hui 11 millions en France, ils sont 52 % à ignorer leur statut. Mais qu’est-ce qu’un aidant ? "C’est la personne qui vient en aide à un membre dépendant de son entourage, à titre non professionnel, pour tout ou partie des activités de la vie quotidienne", indique Groupama. 90 % des aidants s’occupent d’un membre de leur famille, enfant, conjoint, parent, grand-parent… Mais il peut aussi s’agir d’un ami ou d’un voisin, atteint d’un handicap, d’une maladie grave, d’une perte d’autonomie liée à l’âge... Et il n’y a pas d’âge pour être aidant : si un sur cinq a plus de 65 ans, un sur deux a moins de 50 ans et ils sont 500 000 à être âgés de 18 à 24 ans. Et fort logiquement, 62 % des aidants sont des actifs, 54 % des salariés, ce qui les oblige à jongler entre obligations professionnelles et besoins de la personne aidée.
Se sentir moins seul
"L’aidant a tendance à s’isoler", indique Maryse Montangon, présidente de la Fnaaf, la Fédération nationale des aidants et accueillants familiaux. Enfermé dans la maladie ou la perte d’autonomie de la personne aidée, il rompt avec ses proches, ses amis. Un isolement qui guette aussi de nombreuses autres personnes. "On estime à 4 millions le nombre de personnes isolées en France, dont 300 000 en état de mort sociale, un chiffre qui a grimpé à 750 000 pendant les différents confinements liés au Covid, affirme Armel de Lesquen. Pourtant, on ne peut pas vieillir sans se sentir aimé, sans avoir aucun contact : on se laisse dépérir, on n’a plus goût à la vie". Pour tenter d’y remédier, il a lancé l’appli Famileo, une gazette conçue sur téléphone portable ou tablette, imprimée puis postée au domicile des personnes âgées. "Enfants et petits-enfants peuvent y mettre des photos, des messages…". Une appli qui a déjà séduit 160 000 familles. "Cela permet à la personne aidée de se sentir moins seule, à l’aidant de se sentir soutenu".
L’aidant doit à tout prix se ménager.
Garder du temps pour soi
"Outre l’isolement, la culpabilité est aussi un point commun des aidants", souligne Maryse Montangon. S’il a l’impression de ne pas en faire assez pour l’aidant, il culpabilise aussi de "voler" du temps au reste de la famille, conjoint ou enfants. La tendance est alors forte de ne plus s’occuper de soi, de prendre du temps sur le sommeil, ce qui peut conduire à l’épuisement. "L’aidant doit à tout prix se ménager. Bien souvent, il subit cette situation, qui vient bouleverser sa vie".
Pour tenir dans le temps, pas d’autre solution que de prêter attention à son alimentation, ne pas oublier de bien s’hydrater, de garder du temps pour se reposer et dormir, de consacrer 30 minutes par jour à une activité physique… "La méditation, la sophrologie… peuvent aussi aider".
Mis en place en 2016, le droit au répit peut également être une bouffée d’oxygène. "L’enveloppe est gérée par les Départements et peut concerner des interventions à domicile, du portage de repas, un accueil familial de proximité…". Et une fois son statut d’aidant terminée, suite à un décès ou une guérison, il lui faut parvenir à rebondir, certains aidants ayant été contraints à quitter leur emploi. "Nous travaillons à une validation des acquis de l’expérience, qui leur permettraient d’obtenir un diplôme et de retrouver du travail".
Pratique : Groupama vient d’éditer Le guide de l’aidant familial. En une vingtaine de pages, il aborde différents thèmes : prendre conscience de son statut, préserver sa santé, s’accorder du temps libre, se faciliter le quotidien, le congé de proche aidant, le droit au répit… Et dresse la liste des sites, associations, contacts… vers qui se tourner pour être écouté et accompagné. Retrouvez-le sur www.groupama.fr
La téléassistance pour avoir l'esprit tranquille
"La téléassistance permet à l’aidant de se rassurer, de s’octroyer du temps en toute sérénité", indique Quentin Berthon. Le principe est simple : l’aidé porte un bracelet au poignet, bracelet qu’il peut activer en cas de souci et qui se déclenche automatiquement en cas de chute. Le service de téléassistance va ensuite appeler les proches ou les secours, afin qu’ils se rendent sur place. "Le système a fait des progrès", indique le responsable téléassistance et télésurveillance à Groupama. "On a remplacé le médaillon, plus stigmatisant, par un bracelet étanche, que l’on peut même garder sous la douche". Un système adopté par 670 000 personnes en France, "quatre fois moins qu’en Angleterre", pour un coût de l’ordre de 15 €/mois.