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La bio au fil des saisons : Maxime Botuha, producteur de cultures et de porcs bio à Pluvigner (56)

En conversion depuis 2019, Maxime est plutôt satisfait de cette première phase de mise en route et du choix de son système. Le rythme reste intense. Les prochaines étapes auront pour objectif d’améliorer les conditions de travail, de faciliter les rotations des cultures et d’optimiser les résultats technico-économiques de l’élevage.

Après un BTS Acse, j’ai alterné entre 2011 et 2017 le travail sur l’entreprise de mon père Éric (en porc conventionnel naisseur engraisseur), des remplacements avec le Seremor, et surtout beaucoup de voyages : Canada, Amérique du Sud, Asie du Sud Est puis Australie. J’y ai travaillé essentiellement dans des fermes de dimensions très variées, mais également dans d’autres domaines, comme la vente ou la construction d’une école avec une ONG.
En 2017, je travaillais sur la ferme familiale depuis un an. L’élément déclencheur à mon installation a été un épisode de brucellose chez les truies plein air de l’exploitation de mon père, qui n’a conservé par la suite qu’une activité d’engraissement. Mon père souhaitait me transmettre sa ferme, et nous avions l’envie de construire quelque chose ensemble, mais pas vraiment le même type de projet en tête.
Nous avons effectué de nombreuses visites en France et en Autriche sur des systèmes d’exploitation proches de notre projet. Nous avons également pris un maximum de contacts, dans divers organismes (coopératives, chambre d’Agriculture, Unebio, BVB, Bio direct, etc.). Chacun a fait des compromis, et mon projet a réellement démarré en en 2019.

La charge de travail est importante.

60 truies entièrement sur paille

En 2019, nous avons lancé la conversion des terres. Le changement de pratiques était important pour mon père qui gérait jusque-là une surface beaucoup plus petite de cultures, en agriculture conventionnelle.
J’ai fait le choix de construire des bâtiments d’élevage pour du porc bio, avec 60 truies entièrement sur paille. Les cabanes pour les truies sont en intérieur, avec accès extérieur. J’ai choisi mon système en prenant en compte essentiellement mes conditions de travail, et les truies qui sont libres de mettre bas quand elles sont prêtes, dans des cabanes circulaires où seul le centre est chauffé pour les porcelets. Je n’ai pas plus de pertes de porcelets que dans d’autres systèmes bio. Je veille à sélectionner des truies maternelles, avec un objectif seulement de 10 à 11 porcelets, mais qui soient bien vigoureux.
Aujourd’hui nous avons 77 ha de cultures, initialement en maïs-blé. Nous avons construit les rotations avec l’aide de la chambre d’Agriculture, dans le cadre du dispositif Pass’bio, selon l’enchaînement suivant : maïs - blé + avoine - orge de printemps - triticale + pois protéagineux - lupin + triticale + blé de printemps. Il a fallu se former à la conduite de ces nouvelles cultures, et accepter aussi de mener les cultures d’une manière totalement différente. Nous conservons une partie de notre récolte pour les semences, mais nous achetons également de la semence certifiée. Nous sommes accompagnés par la chambre d’Agriculture et par Eureden pour le suivi des cultures, par Sanders pour la formulation, et nos porcs sont vendus à Bretagne Viande Bio.
L’alimentation de nos porcs provient à 70 % de la ferme aujourd’hui, aucune culture n’est vendue. Nous conservons les récoltes dans cinq venti-cônes et une cellule plus petite, pour une capacité de stockage de 340 t, ainsi que 130 t de maïs broyé humide en silo couloir.

 

Des pistes d'amélioration

Pour le moment la charge de travail est importante. Je garde un dimanche sur deux de repos, sans congés. Je préfère dans un premier temps m’attacher à améliorer mes résultats en élevage, et atteindre les objectifs que je me suis fixés en terme de qualité des porcs vendus, notamment sur le taux de muscle.
Nous avons beaucoup de pistes de travail à explorer encore. Une augmentation de la surface permettrait d’introduire des cultures pérennes, pour améliorer la rotation et mieux gérer les adventices, voire éventuellement d’atteindre une plus grande autonomie alimentaire. Nous pourrions également améliorer encore nos conditions de travail, en diminuant la pénibilité et en répartissant mieux la charge de travail sur l’année. Enfin, maintenant les porcs à l’engraissement sont répartis par sexe et par poids, et nous travaillons à améliorer la génétique en auto-renouvèlement. Aujourd’hui je suis plutôt satisfait. Même si nous sommes encore en phase de mise en route de l’exploitation et que le bilan économique n’est pas stabilisé, chacun s’y retrouve. Et notre travail dans la seconde exploitation de porc conventionnel nous a rassuré financièrement pour nous lancer dans ce projet en porc bio.

 

Trois conseils de Maxime

- Je garde de nombreux contacts de mes voyages passés, il me semble important de con-server une ouverture d’esprit, et de ne pas rester uniquement avec notre système d’exploitation en tête. Ce travail demande de nombreux domaines de compétences, quelle que soit la taille de l’élevage.
- Il faut être polyvalent, et se former un maximum.
- Enfin, il est important d’être entourés, et d’avoir plusieurs sources de conseil.

 

 

Catherine Le Bec / Kerbreiz Lacaune - Plonévez du Faou (29) éleveuse de brebis laitières

Catherine Le Bec.

"C’est la fin des agnelages des agnelles"

La production de lait est bien partie. Le printemps approche et on prépare les champs pour les cultures. Les épandages de fumier sur prairie ont commencé. Les tailles des haies sont faites dans le cadre de notre MAE et suivant le plan de gestion bocagère qui a été défini avec l’Epaga. Notre projet de transformation suit son cours. A court terme, on va casser deux pâtures pour mettre en place le maïs courant mai. Dès que possible, on va passer la roto-étrille sur l’orge si la météo le permet. La culture se présente bien avec une pression mauvaises herbes acceptable. / Paul Landrain

 

Maxime et Éric Botuha / EARL Kastell Deur - Pluvigner (56) producteur de cultures et de porcs bio

Maxime et Éric Botuha.

"Les céréales d'hiver ont toutes été désherbées au moins une fois avec la roto étrille"

Si le temps sec se maintient, nous envisageons de semer les cultures de printemps dès la fin février. Nous réfléchissons également dès à présent aux couverts après cultures d'hiver : sur certaines parcelles, nous envisageons de décaler les semis de couvert si l'été est suffisamment sec, afin de réaliser un maximum de déchaumages dans l'objectif de réduire les populations de rumex, chardon et liseron des parcelles les plus touchées. /  Caroline Cocoual

 

 

Aurore Donio / Le Tronchet (35) éleveuse caprine avec un atelier de transformation laitière

Aurore Donio.

"Les mises-bas ont été très précoces cette année"

Les mises-bas ont démarré le 10 janvier. Du coup, j’ai débuté le sevrage des premiers chevreaux après un mois : je les sépare des mères le soir pour leur donner du lait de vache bio, un peu de foin et du méteil. Ils ont une bonne taille et cela se passe très bien. L’herbe est grasse dans les parcelles mais j’attends de meilleures températures avant de sortir les chèvres. J’ai sinon repris la transformation et 2 marchés par semaine. La vente directe et le contact avec les clients sont gratifiants. Ils me permettent aussi d’adapter mes produits. J’ai une clientèle de végétariens qui souhaitent diversifier les apports de protéines ; les produits que je propose à base de lait de chèvre répondent à cette attente. /  Soazig Perche

 

 

Sabine Maguet / Plouguiel (22) maraîchère

Sabine Maguet.

"Sortie d’hiver : reprise de la pleine activité"

Sous les tunnels, tout est en place, il reste quelques plants d’hiver (épinards, salades), et les nouvelles cultures se développent (petits pois, échalote, ail nouveau, betteraves, navets, carottes…). Dans les champs, il faut vider les vieilles cultures et débâcher à la main le cas échéant. Ensuite je ferai venir l’entreprise pour étaler du fumier de bovin et préparer le sol au rotalabour. Ma nouvelle salariée est arrivée et grâce à elle on a pu rattraper assez vite le retard sur les plantations. À mi-temps pour le moment, elle sera à plein temps dès l’arrivée des premières tomates jusqu’à fin septembre. Sinon, cette année, je vais remettre en état mon bassin de récupération d’eau de pluie, qui permet d’irriguer mes tunnels. / Sarah Bascou

 

Matthias Tonneau / Plouguernevel (22)  éleveur de porcs biologiques

Matthias Tonneau.

"Actuellement, je suis en plein suivi de chantier"

La vente des derniers charcutiers me permet de me consacrer pleinement à la construction de mes bâtiments dont je réaliserai une partie en auto-construction. La réglementation impose un minimum de 50 % de découverture sur les courettes extérieures des bâtiments neufs depuis le 1er janvier 2022. Mais un flou persiste autour de ce pourcentage… Pour mes engraissements, j’ai donc choisi de ne pas les couvrir
du tout. Mes gestantes, elles, auront une courette totalement couverte et un accès permanent à un parcours extérieur. Mon projet prend forme petit à petit, l’arrivée des cochettes est prévue à la fin du printemps. /  Aude Roué

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