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Le contrat de solutions, pour envisager autrement la protection des cultures

Le contrat de solutions a été initié dès 2017 pour répondre aux fortes attentes sociétales en matière de protection des cultures. Il se fixe pour objectifs de porter à la connaissance des producteurs des solutions concrètes pour protéger autrement les plantes. Département pilote, le Finistère a organisé une première réunion de communication la semaine dernière.    

De gauche à droite : Philippe Dolo, Bretagne plants, et Eric Fallou, président de la FN3PT, la fédération nationale des producteurs de plants de pommes de terre, et administrateur du contrat de solutions.

Néonicotinoïdes, glyphosate, ZNT… : ces dernières années, la protection des cultures a fait régulièrement la Une de la presse. "L’agriculture subit une pression médiatique constante, résume Eric Fallou. Il fallait faire quelque chose". Pour répondre aux enjeux environnementaux et de santé, et rétablir la confiance entre agriculteurs et société, le contrat de solutions est lancé dès 2017 et structuré en association deux ans plus tard.

44 partenaires

"Aujourd’hui, il regroupe 44 partenaires, producteurs, pourvoyeurs de solutions privés ou publics, acteurs du conseil et de la distribution, interprofessions…", détaille son administrateur. Et il s’est fixé pour objectifs d’identifier des alternatives efficaces et économiquement viables aux phytos, d’accompagner les agriculteurs vers ces bonnes pratiques et d’accélérer la recherche de solutions nouvelles.

"Mais qu’on ne s’y trompe pas, précise Eric Fallou. Si on veut assurer notre souveraineté alimentaire, il va falloir continuer à utiliser des phytos". Et de citer le salsifis qui, faute de produits homologués, n’est plus cultivé en France. "Depuis l’interdiction du Cruiser, il devient très difficile de cultiver du pois. Et produire du colza bio est tout simplement impossible". Mais le recours aux phytos peut être réduit, en combinant plusieurs leviers : recherche de variétés résistantes, désherbage mécanique, outils d’aide à la décision et pulvérisation de précision pour diminuer la fréquence des traitements, rotations, travail du sol ou couverts pour limiter adventices et maladies, produits de biocontrôle…

100 fiches

Betterave, blé, maïs, pomme de terre… : à ce jour, une centaine de fiches ont déjà été rédigées, pour une vingtaine de cultures. "Chaque fiche apporte une solution à un problème terrain concret, explique Jean-Alain Divanac’h, le président de la FDSEA. Et de nouvelles voient régulièrement le jour". Pour diffuser plus largement ces pratiques plus vertueuses auprès des agriculteurs, ces fiches sont en libre accès sur le site https://contratsolutions.fr.

Un prototype de herse étrille

Département pilote, le Finistère vient de lancer un cycle de trois réunions d’information, notamment à l’attention des élus. L’occasion pour la FDSEA, le 3 décembre dernier, de faire le point avec Bretagne plants sur les dernières recherches en matière de protection de la pomme de terre. "En 2019, avec l’aide de la Région Bretagne, nous avons imaginé un prototype de herse étrille adaptée aux billons", indique Philippe Dolo, responsable du développement technique. Si elle fonctionne, reste encore quelques réglages à effectuer, afin qu’elle puisse travailler à 10-12 km/h. "Elle devrait être au point d’ici un an ou deux". Avec, à la clé, une diminution des traitements herbicides.

Autre souci, en plant de pomme de terre, le virus Y, transmis par un puceron. Les matières actives étant supprimées les unes après les autres, les producteurs utilisent désormais des huiles minérales. Appliquées régulièrement sur les feuilles, elles vont protéger la plante des piqûres. "Avant, il suffisait de faire deux applications d’insecticide, rappelle Philippe Dolo. Aujourd’hui, l’huile doit être appliquée une à deux fois par semaine. Difficile de faire comprendre aux riverains que le pulvérisateur contient des produits de biocontrôle, pas des phytos". D’autant que, pour être plus efficace, l’application doit se faire tôt le matin, "quand les gens partent au travail", tard le soir, "quand ils rentrent chez eux", voire la nuit. "Ils se demandent ce qu’on veut leur cacher". C’est la raison pour laquelle le contrat de solutions s’est aussi fixé pour objectif de communiquer sur ces nouvelles façons de faire auprès du grand public, afin de favoriser le dialogue entre agriculture et société. "Nous voulons afficher la volonté du monde agricole de passer un contrat avec les citoyens", indique Eric Fallou. "Déjà, des progrès ont été réalisés, note Hervé Simon, ingénieur territorial à la Draaf. Les substances actives ont diminué de 13 % entre 2015-2017 et 2018-2020, si on enlève les produits de biocontrôle".

 

 

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