Maraîchage : s'adapter aux nouvelles attentes
La station expérimentale de maraîchage des chambres d'agriculture à Auray (56) a ouvert ses portes la semaine dernière. Deux-cent cinquante agriculteurs ont fait le déplacement pour visiter les cultures et échanger sur les résultats des essais. Des troubles musculo-squeletiques à la patate douce... Auray, terres d'essais !

Très techniques, les informations distillées ont une vocation d'accompagnement des maraîchers pour répondre à des problématiques nouvelles comme la réduction de produits phytosanitaires ou la diversification des légumes. "La station est diversifiée en production et sur les thématiques de travail", explique Maët Le Lan, responsable de la station. Et d'ajouter : "Nous avons choisi de montrer l'intégralité de nos travaux et de laisser un long temps d'échanges pour partager nos essais avec les agriculteurs". La visite de trois heures aura donc permis de faire le tour des cinq thématiques et des douze essais repartis sur six hectares.
Confort de travail : un prix inestimable ?
La thématique des conditions de travail a été largement abordée au travers de multiples ateliers. "C'est une thématique qui intéresse toutes les productions et qui permet de pérenniser les emplois", assure Maët Le Lan. L'entreprise Toutiterre a fait la démonstration de son enjambeur de cultures à motorisation électrique. Doté d’un ou deux sièges ergonomiques, l’outil permet de réduire la pénibilité des activités dans les activités de désherbage, de plantation et de récolte. L'outil impressionne mais le retour sur investissement inquiète. La responsable acquiesce sur "la difficulté d'investir des sommes allant de 15 à 25 000 euros pour améliorer le confort de travail", mais se refuse "à analyser le prix au m2 de ce type d'achat car il faut le compter aussi en terme d'évitement de troubles musculo-squelettiques, d'arrêts de travail potentiels ou de capacité à trouver de la main d'œuvre qualifiée et motivée".
C'est notre rôle de station expérimentale de permettre ce type de recherche pour mieux guider les agriculteurs dans leurs pratiques.
Diversification : tester des protocoles
Beaucoup de producteurs ont fait le déplacement pour suivre les travaux sur la diversification des légumes, notamment les essais autour du potiron et de la patate douce. La date de récolte et la durée de conservation pose question sur la culture du potiron. Le ramassage est difficile l'été car d'autres productions sont aussi en période de récolte sur ce créneau, certains ont donc fait le choix d'un ramassage plus tardif... qui a posé des problèmes de conservation. "Nous avons procédé à des récoltes différenciées et nous conservons tous les potirons pour évaluer leurs conservation suivant la date de récolte. Alors oui, c'est une perte sèche car il n'y aura pas de vente", explique Maët Le Lan qui ajoute : "C'est notre rôle de station expérimentale de permettre ce type de recherche pour mieux guider les agriculteurs dans leurs pratiques".
L'autre atelier regardé de près est la gamme de patate douce. Légume très à la mode, le coût du plan est relativement important, avec des densités de plantations assez fortes, d'où de nombreuses questions sur la rentabilité. "Ce que viennent chercher les producteurs, c'est comment planter, quelle variété, comment arroser... pour que d'un point de vue économique ça tienne la route !".
Une station open-bar ?
Les résultats de la station expérimentale ont vocation à être largement partagés et aucune information issue de la recherche n'est confidentielle. "Si la porte-ouverte est le temps fort de l'année, où il se passe le plus de choses, les agriculteurs peuvent venir à tout moment visiter nos essais et échanger sur nos pratiques", assure la responsable. Sont également mis à disposition des documents où l'ensemble des résultats de la station est analysé et synthétisé.
Des partenaires investis
En sus de la présentation des essais par les salariés, les partenaires de la station disposaient également de stands.
L'occasion de faire découvrir les vêtements de travail nouvelle génération inspirés du monde du sport avec Iklott qui a fait testé ses produits pendant un an aux salariés de la station. Tests de résistance, praticité, légèreté, les visiteurs ont pu échanger avec les utilisateurs.
L'entreprise Mat et Eau a aussi fait le déplacement pour présenter ses casiers automatiques destinés à la commercialisation de sa propre production 24h/24 7j/7. Un support de vente supplémentaire pour la vente à la ferme.