22 000 producteurs ont réduit volontairement leurs livraisons
Avec la crise sanitaire liée au Covid 19, les marchés laitiers ont connu une brusque réorientation au printemps. La fermeture des marchés de producteurs, l’arrêt de la restauration hors foyers (RHF), le quasi-monopole des grandes et moyennes surfaces (GMS) pour s’approvisionner en denrées alimentaires : ces événements ont entraîné une modification profonde de la consommation chez nos concitoyens. La filière laitière a mis en place un dispositif exceptionnel de lissage de la production de lait.

Redoutant que le pic de production annuel, attendu au printemps, ne vienne saturer les outils de transformation et craignant de voir les producteurs contraints par leurs laiteries de jeter du lait, la FNPL a proposé au Cniel, en conformité avec le régime dérogatoire de l’article 222 de l’OCM autorisé par la Commission européenne, un dispositif exceptionnel de lissage de la production de lait en indemnisant les producteurs pour le lait non produit. Un fonds de solidarité, issu de la propre trésorerie du Cniel, dont le montant maximum annoncé s’élevait à 10 millions d’euros a été débloqué.
Les litrages non produits indemnisés
Ainsi, tout producteur de lait affichant une baisse de 2 à 5 % de son volume produit en avril 2020, par rapport à avril 2019 (ou mars 2020 pour les cas dérogatoires) était éligible à une indemnisation pour le lait non produit, à hauteur de 320 €/1 000 l. Finalement, le Cniel a recensé, par le biais des laiteries, 22 000 exploitations éligibles au dispositif, réparties de manière aussi homogène sur l’ensemble du territoire français que l’est la production laitière. Les volumes indemnisables sont de 48 millions de litres de lait non produits, largement au-delà des 31 millions programmés. Le Cniel a décidé d’indemniser tous les volumes non-produits sur la base du tarif annoncé (320 €/1 000 l) et donc de porter son enveloppe en faveur des producteurs de lait de 10 à 15,28 millions d’euros (+50 %).
Le versement de l’indemnisation devrait intervenir dans le courant de l’été. Il sera opéré directement par les laiteries aux éleveurs laitiers concernés et sera intégralement financé par le Cniel. Dans le contexte incertain de l’après crise sanitaire, l’ensemble de la filière laitière s’accorde à dire que "le collectif renforce l’équilibre" et maintient sa feuille de route établie au travers du plan de filière "France, Terre de lait".