ŒUFS
Agro-Bio Europe consolide la filière
Agro-Bio Europe vient d'acquérir l'ancienne usine de conditionnement "Trégor œuf", fermée en 2007. A la clé : des perspectives de développement en bio.

Agro-Bio Europe (ABE), société de production et de commercialisation de produits sous signe officiel de qualité implantée à Tréglamus, près de Guingamp, a inauguré, en présence du sous préfet, le bâtiment de 3 000 m2 qu'elle vient d'acquérir. Le bâtiment, en question, n'est pas n'importe quel bâtiment. Il s'agit du bâtiment de l'ex site de conditionnement "Trégor œuf" fermé en 2007 par le groupe Appro Lustucru, qui a délocalisé l'activité. A l'époque, Agro Bio Europe, en contrat d'exclusivité avec le groupe, tente de reprendre l'activité. Les négociations n'aboutiront pas. L'usine, qui compte trente salariés, ferme.
Aux commandes, Denis Paturel, co-gérant d'ABE et producteur d'œufs bio, trouve de nouveaux débouchés. "On a limité ce qui aurait pu être une catastrophe. Aujour-d'hui, nous sommes restés sur le même métier. Seuls les circuits commerciaux ont changé, indique-t-il. Nous travaillons avec les 5 principaux groupes français de l'œuf. La différence est que les œufs ne sont plus calibrés sur place mais vendus à des centres de conditionnement". La société, c'est 200 000 poules, dont 120 000 en production biologique, et 70 à 80 000 poules en plein air labellisable. Au total, 55 millions d'œufs sont collectés par an auprès d'une trentaine de producteurs bretons.
L'immense bâtiment jouxte les bureaux d'ABE. Pénalisée par le manque de place, cette acquisition tombe à pic. L'entreprise y a installé son centre de collecte d'oeufs, stocké les semences, les amendements organiques et les fertilisants biologiques. "Demain, si un partenariat se présentait, il n'est pas exclu qu'une nouvelle société de calibrage redémarre. Mais ce n'est pas d'actualité", indique-t-il. La société entend d'abord assurer les 3 métiers de sa filière tracée : la collecte d'œufs, les productions végétales bio avec la partie appro., la collecte, le stockage des céréales et des protéagineux (capacité de 5 000 t), transformés directement en aliments pour les pondeuses bio.
Porté par la vague des produits bio. , Denis Paturel n'est pas inquiet pour l'avenir. "Il y a des perspectives de développement intéressantes en bio, soit à partir des élevages existants, avec la révision du cahier des charges bio au 1er janvier 2009 ; soit par la reconversion de bâtiments existants avec un peu de terre".