Lait : "la casserole est sur le feu"
Camions bloqués à Guiscriff et Roudouallec
19 euros de moins par 1000 litres de lait, non versement des 27 euros reportés. Les producteurs d'Entremont Alliance n'ont pas trouvé leur compte en découvrant lundi dernier leur paye de lait de 311 euros des 1000 l en lieu et place des 330 prévus par l'interprofession. Ils l'ont fait savoir en bloquant à Guiscriff et Roudouallec 4 camions mardi dernier (lire aussi en région). Légende Photo A Guiscriff, les producteurs de la FDSEA ont retenu le cadre de la direction d'Entremont Alliance et deux camions. A Roudouallec, même actions de blocage des véhicules.
"Tu peux dire au grand patron qu'on ne bougera pas !". A Guiscriff et à Roudouallec, le ton est monté d'un cran, lundi dernier dans l'ouest du Morbihan mobilisant une quarantaine de producteurs laitiers de la FDSEA et des JA. "Vous nous imposez un baisse unilatérale de prix, il est hors de question que l'on accepte", ont-ils prévenu un cadre du site de Quimper, délégué par la direction d'Entremont Alliance pour tenter d'expliquer "la réactivité que les marchés imposent". Une réactivité du groupe jugée bien partiale par les producteurs rassemblés sur la place de Guiscriff d'où était partie la première grève du lait en 1972. "Quand les marchés sont à la hausse vous répercutez avec retard mais quand c'est à la baisse ce serait tout de suite et pour nous les bretons ! On n'est pas d'accord" s'indignent les producteurs de lait qui interrogent le dirigeant. "Qu'avez-vous fait de notre argent". Cadre qui a été retenu une partie de l'après midi a été retenu à l'instar des quatre camions de collecte du groupe. Les producteurs ont évalué le manque à gagner à 850 euros en moyenne sur le 3 éme trimestre, "c'est près de 2000 E par UTH Jusqu'à la fin de l'année, ça ne rigole plus", confient bon nombre d'entre eux.
Vers l'ébullition ?
Dans la lignée des actions en cours, les producteurs de lait se sont retrouvés en nombre mercredi dernier à Malestroit, à l'invitation de la FDSEA et des JA. Leur crainte est de voir suivre les autres groupes laitiers dans la brèche dans laquelle s'est engouffré Entremont Alliance à la suite du courrier de la DGCCRF*. Au final l'accord sur le Modal prix volant en éclat et laissant libre cours à une logique de prix par entreprise. "Il est hors de question d'en arriver là et de se laisser intégrer" mettent –ils en garde prévoyant de durcir le ton "si nous ne sommes pas entendus" préviennent t-ils.
Claire Le Clève
*En effet, en mai dernier, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraude a sonné le glas de la recommandation nationale qui, depuis 1997, donnait au lait un prix étalon fixé par l'interprofession.
