Bloc traite
Chasse au gaspi d'énergie
Tank à lait et ballon d'eau chaude représentent à eux deux 70% de la consommation électrique du bloc traite. Une bonne isolation et un entretien régulier de ces équipements font faire des économies substantielles sans investissement.


Rien qu'avec un condenseur du tank propre et une bonne ventilation, Vincent Corbet a mesuré une économie de 7 kWh/ l lait à la ferme expérimentale de Derval, soit -30% de consommation électrique sur le stockage du lait. L'ingénieur de l'institut de l'élevage a ensuite divisé par deux le temps de fonctionnement du chauffe-eau en hiver, et réduit de près de 50% la consommation journalière de ce matériel, en isolant le ballon et les circuits d'eau chaude par de la laine de verre. Lors d'une conférence au Space, réalisée conjointement par l'institut de l'élevage et le GIE lait-viande de Bretagne, Vincent Corbet a aussi rappelé l'importance "du choix des matériaux pour les sols et les murs, de la rationalisation de la circulation des hommes et des animaux, et de l'éclairage naturel dans la laiterie et la salle de traite". Ces aspects en faveur d'économies d'énergie sont à réfléchir dès la conception du bâtiment.
L'investissement dans un pré-refroidisseur désormais bien répandu dans les élevages, ou dans un récupérateur de chaleur sur tank à lait aujourd'hui en plein développement, ne pourra que parfaire les économies d'énergie.
Le récupérateur de chaleur sur tank se déploie
Le récupérateur de chaleur sur tank à lait fait économiser 75% de la consommation électrique du chauffe-eau en préchauffant l'eau à 50°C. "Il a notamment toute sa place dans les petits élevages où la part du chauffe-eau atteint jusqu'à 50% des consommations électriques du bloc traite, contre 27% en moyenne", souligne Mélanie Loobuyck, du GIE lait-viande de Bretagne. Cet équipement a aussi l'avantage d'augmenter la disponibilité d'eau chaude en fin de journée.
Deux systèmes existent. Plus coûteux que le récupérateur à plaque placé sur le groupe frigorifique du tank, le système interne au ballon de stockage est néanmoins beaucoup plus simple à l'utilisation, ce qui explique son développement important depuis quelques mois. Près de quarante élevages sont maintenant équipés d'un récupérateur de chaleur en Bretagne, contre à peine deux en 2009.
La majorité des tanks appartenant à la laiterie, Mélanie Loobuyck précise que "le Cilouest a rédigé un manuel visant à formaliser les relations entre le producteur et la laiterie". L'accord de la laiterie est d'ailleurs préalable à l'installation d'un récupérateur de chaleur.