Clal Saint Yvi :une année compliquée mais une coopérative solide
Présente sur les deux tiers du Finistère, la moitié du Morbihan et quelques cantons des Côtes d'Armor, la coopérative Clal Saint Yvi poursuit ses investissements en céréales et sa diversification en lait et en légumes.

2016 a été une année compliquée, rappelle Pascal Fiche, le président de Clal Saint Yvi. Mais la coopérative reste solide". L'assemblée générale, le 13 juin dernier à Rosporden (29) a été l'occasion de revenir sur une campagne légumière aux rendements impactés par les aléas climatiques, froid au semis, excès d'eau en juin, coup de chaud en juillet...
Peu d'eau dans les réserves
"40 % de nos 1 500 ha de légumes sont désormais irrigués", indique Olivier Penn, le président de la section légumes et vice-président de la coopérative. Une sécurité en cas de sécheresse. "Cette année, nous avons pu pallier le manque d'eau en avril. Mais les pluies d'hiver n'ont pas été suffisantes et il manque 20 à 30 % d'eau dans nos réserves". Aux côtés des haricots et pois, les plantes aromatiques, persil, ciboulette et basilic, ont fait leur apparition il y a quelques années déjà. "Et nous avons bon espoir de lancer de nouvelles espèces d'ici peu : les essais sont en cours", affirme Pascal Fiche, le président de Clal Saint Yvi.
Une collecte laitière en baisse
En lait aussi, l'année fut compliquée. Pour les producteurs, qui ont perçu un prix de base de 276 €/1 000 l et un prix payé moyen de 294 €. Et pour la laiterie, qui a fait face à une légère baisse de sa collecte. "Au printemps, les marchés se sont dégradés et ont pénalisé l'ensemble de la campagne". 2017 s'annonce un peu mieux, avec une hausse estimée à 30 €/1 000 l, "mais nous sommes bien conscients que ce n'est pas suffisant pour les producteurs".
Si le marché du fromage s'annonce difficile, avec une baisse de la consommation, celui du lait de consommation est aussi chahuté par l'arrivée de producteurs, regroupés pour vendre leur lait sous une même marque. "Le marché est déjà saturé ! Ces démarches vont le déstabiliser et perdre le consommateur". Pour sa part, la coopérative continue à miser sur les petits formats, en lait comme en fromage, et lance de petites séries, comme cette brique à croûte lavée.
Présente sur le marché du lait bio depuis quelques temps, Clal Saint Yvi y poursuit sa croissance. "Avec l'arrivée de quelques producteurs au terme de la conversion, nos volumes devraient tripler d'ici peu. Le marché reste très demandeur".
De nouvelles cellules de stockage
Très présent sur le marché de la céréale, Clal Saint Yvi accroît ses capacités de stockage de l'ordre de 12 000 tonnes, après avoir rénové son plus ancien séchoir, à Rosporden. "Nos équipements sont désormais rénovés, modernes et compétitifs", détaille Denis Gogo, le directeur. L'an passé, au sein de la coopérative, le secteur de la distribution a progressé de 3 %. "Pas si mal, dans un secteur baissier", souligne Olivier Penn.
Des partenariats plutôt qu'un mariage
Avec ses 2 000 adhérents et ses 365 salariés, Clal Saint Yvi fait figure de "petite" coopérative, au regard de ses voisines. Pas de quoi inquiéter ses responsables. "Notre stratégie est claire : nous avons toujours privilégié la proximité". Et aux mariages, la coopérative a préféré nouer des partenariats "avec les leaders du secteur" : Orlait pour le lait de consommation, Laïta pour les fromages, Bigard via Bretagne appro pour la viande bovine, Ardo pour les plantes aromatiques... "L'intérêt de nos adhérents reste notre fil conducteur".
Clal Saint Yvi en quelques chiffres
2 000 adhérents
355 salariés
165 millions d'euros de chiffre d'affaires
dont 53 % en productions animales (lait et viande bovine)
38 % en productions végétales (céréales, légumes et plantes aromatiques)
9 % en distribution