Concours de labours cherche relève
Au fil des ans, le programme s'est fait plus copieux, faisant presque oublier que l'Agrifête est née de la finale départementale de labours. Pour la replacer au coeur de la fête et motiver de nouveaux candidats, les Jeunes agriculteurs ont fait appel à Jean-François André. A peine âgé de 35 ans, l'éleveur de Plouigneau l'a remporté 7 fois !


Sept fois champion du Finistère, une fois champion du Grand Ouest, 9ième à la finale nationale : au concours de labours, Jean-François André affiche un beau palmarès ! Et, comme chez les Donval, où les trois frères Maurice, André et René se sont distingués tour à tour, c'est en famille qu'il a attrapé le virus. "C'est notre père qui nous a appris à charruer". A ses fils, il transmet l'amour du travail bien fait. "De la route, une parcelle bien charruée a du style". C'est Alain qui se lance en premier dans les concours. "Je l'ai suivi pendant 4 ans, indique Jean-François. Et à 16 ans, j'ai enfin eu le droit de conduire le tracteur".
Un concours très disputé
A l'époque, le concours de labours est très disputé ! Au niveau de chaque canton, ils sont une douzaine à se battre pour une première place en labours à plat et en planches, qui leur donnera le droit de participer à la finale départementale. Une finale qui regroupe une bonne vingtaine de concurrents. "Il y avait un peu de compèt', se souvient Jean-François. Mais surtout une très bonne ambiance". Et c'est la raison pour laquelle, de ses 16 à ses 25 ans, il y sacrifie une bonne partie de ses mois d'août d'étudiant. "Une fois l'orge moissonnée, on commençait à s'entraîner".
Mais, au fil du temps, les candidats se font moins nombreux. "Les jeunes sont toujours amoureux des belles mécaniques, analyse Jean-François André. mais ils préfèrent s'affronter au moiss-batt cross ou au tracto-force". Pour essayer de les re-motiver, l'ancien champion a donc pris son téléphone, fait jouer ses relations et même prêté sa charrue de concours à un candidat !
De la patience
Un petit conseil pour les futurs laboureurs ? "Il faut de la patience", estime Jean-François. Mais aussi une bonne pincée de technique ! "Les concurrents disposent de 15 minutes pour leur tracé d'ouverture, qui doit être le plus droit possible, et à une profondeur de 3 à 4 cm". Une première étape décisive pour la suite du labour "et le moral du laboureur... Mieux vaut l'avoir réussi !" La clé du succès ? "Une bonne vue. Et ne pas avoir la tremblotte pour tenir le volant".
Les concurrents disposent ensuite de 2h30 pour labourer leur parcelle. Ils peuvent se faire aider d'un commissaire, qui n'aura le droit que de déplacer les jalons. "C'est au concurrent d'effectuer tous les réglages sur sa charrue". Et, de l'apparence générale du labour à l'enfouissement des chaume en passant par la dérayure finale, les terrages et déterrages, ils seront ensuite jugés sur 8 critères. Et le meilleur de chaque catégorie, à plat ou en planches, gagnera le droit de concourir à la finale régionale, qui se tiendra cette année du côté de Rennes, à la fin du mois d'août.
En 2015, les champions remettent le couvert !
Jean-François André a écumé les concours de labours pendant une bonne dizaine d'années, de ses 16 à ses 25 ans, ce qui lui a donné l'occasion de voyager dans le Grand Ouest pour les finales régionales, dans l'Ain ou le Pas de Calais pour la finale nationale, et même en Angleterre pour une finale mondiale ! Des souvenirs plein la tête, l'éleveur de Plouigneau va profiter de l'édition 2015 de l'Agrifête, le 23 août à Pleyber-Christ, pour organiser un concours où s'affronteront les champions des années voire des décennies précédentes. La compétition s'annonce serrée !