Comité interprofessionnel de la dinde française
Consommation à la peine en dinde
Alors qu'un mieux était perceptible depuis la mi-2007, la filière dinde accuse le recul de la consommation des ménages en 2008. Le point avec le Comité interprofessionnel de la dinde française.

A l'instar des autres productions avicoles, la dinde voit ses résultats technico-économiques s'améliorer depuis la mi-2007, grâce à des contrats revalorisés et à de meilleures performances techniques. Selon les Chambres d'agriculture, la marge brute de 21,9 €/m²/an en 2006/07 a progressé à 30,5 €/m²/an au premier semestre 2008. Le Cidef s'en réjouit car "il y en avait bien besoin", souligne Gilles Lepottier, secrétaire général. Et pour conforter davantage ces résultats, le Cidef travaille à la réintroduction des graisses animales dans l'aliment dinde, ayant récemment constaté en Italie, leur intérêt zootechnique. Autre dossier sur lequel le comité se mobilise, celui de l'histomonose, "pour apporter des solutions de prévention à un problème récurrent".
Dissuasion par les prix
Sitôt l'amélioration des marges éleveurs, la dinde accuse un recul dans la consommation des ménages, de -8% depuis début 2008. Principalement en cause, la hausse des prix au consommateur, de +17% en moyenne pour une escalope. Gilles Dréan déplore "les marges accrues des GMS qui interviennent sur des prix déjà à la hausse en raison d'une légitime répercussion des coûts de production". L'aval de la filière connaît déjà des baisses de résultats. Chez les éleveurs, les mises en place ont reculé de 10% par rapport à 2007.
"On perd nos marchés à l'export par manque de compétitivité", note également Gilles Lepottier. "Dans la viande élaborée, notamment panée, les origines sont très variées. D'où nos efforts de communication, axée sur la viande fraîche", ajoute Gilles Dréan qui annonce la sortie, pour octobre, d'un livre sur la dinde auquel Jean-Pierre Coffe a collaboré. Cela passera en outre par le maintien d'une définition stricte des produits frais, car "lorsque la volaille est vendue fraîche, le consommateur s'attend légitimement à ce qu'elle n'ait jamais été surgelée auparavant".
Quant à parler d'une future interprofession volaille, le Cidef n'est pas contre, mais pas dans l'immédiat. Pour son président Patrick Huon, "chaque production doit garder les moyens de faire sa propre communication", d'où l'opposition à une structure trop lourde.