Crédit agricole
De bons résultats malgré la crise
Alors que son assemblée générale se tient aujourd'hui à Brest, le Crédit agricole a dévoilé ses chiffres 2011. Malgré un contexte difficile, la banque verte maintient ses résultats. Et continue à financer l'économie finistérienne.

Première banque du département, avec 36% des parts de marché pour la réalisation de crédits et 33% pour la collecte d'épargne, le Crédit agricole du Finistère boucle l'année 2011 avec un résultat net de 60 millions d'euros, en progression de 3,3% quand il avait augmenté de plus de 7% entre 2009 et 2010. Mais un résultat qui satisfait Jack Bouin, directeur général. "Dans le contexte de crise que nous connaissons, nous avons fait le choix de mieux rémunérer l'épargne de nos clients et de ne pas répercuter toutes les hausses de taux des marchés financiers". Car, et le Crédit agricole a plaisir à la rappeler, "nous avons le seul Finistère pour territoire : l'argent collecté ici sert à financer des projets ici".
Des investissements lourds
Crise oblige, les nouveaux crédits sont en léger repli, - 6% en 2011. Un chiffre qui cache les bonnes performances du Crédit agricole auprès des entreprises : + 18%. "L'agriculture a aussi beaucoup investi, retient Jean Le Vourc'h, le président, de l'année 2011. En lait, la situation s'est améliorée. La concentration des élevages se poursuit et oblige à des investissements lourds". Les éleveurs ont aussi investi dans du matériel et les prêts Agilor ont frôlé le record de 2008...
"Mais il me reste deux inquiétudes". A la veille de mette fin à son mandat, après 26 ans au conseil d'administration et 14 ans à la tête du Crédit agricole, le président évoque d'abord les producteurs de légumes. "En 2011, le marché du légume frais a été plombé par E.Coli. Et le chou-fleur connaît maintenant des problèmes de qualité. Heureusement que la diversification permet aux légumiers de répartir les risques".
Perte de compétitivité
Après 4 années difficiles, la situation s'améliore un peu en porc. "Mais le risque de volatilité du prix des céréales est toujours là". Faute de trésorerie, les éleveurs ont tardé à engager la mise aux normes bien-être. "La moitié des élevages devrait l'avoir réalisé fin 2012", estime Jean Le Vourc'h. Et certains éleveurs, à quelques années de la retraite, préféreront jeter l'éponge plutôt que s'endetter lourdement. "Une décision individuelle qu'on peut comprendre mais qui va fragiliser la filière toute entière. On parle déjà d'un abattoir de trop en Bretagne. Ce n'est pas en diminuant la production qu'on va arranger les choses". Et le président du Crédit agricole d'évoquer l'Allemagne, où les outils sont saturés, ce qui permet à nos concurrents d'améliorer leurs coûts de revient. "C'est l'inverse qui se passe chez nous. Tout a commencé quand on a fermé des milliers de m² de poulaillers sans fermer d'usines d'aliments. Le coût de l'aliment a renchéri pour tout le monde, bovin et porc compris. La spirale s'est enclenchée. Et notre compétitivité va encore diminuer".
Les chiffres-clés
430 000 clients,
1 419 salariés,
119 agences et 14 agences spécialisées,
328 automates bancaires,
2 agences en ligne et 2 sites Internet,