Des achats avisés pour soutenir concrètement l’économie agricole locale
Quand une commune se dote d'un projet affirmé pour sa restauration scolaire, et met en œuvre une méthode pragmatique et participative pour le réaliser, elle peut être fière du résultat !


Depuis 2014, Thierry Le Bihan, maire de Mordelles (35), soutient l’économie agricole locale : avec son équipe, il impulse une politique volontariste d'approvisionnement de la cuisine municipale en produits locaux et régionaux.
C’était une promesse de son mandat inscrite dans une politique globale de restauration de qualité ancrée sur son territoire.
Un objectif clair
En pratique, le maire de Mordelles a d’abord défini un objectif motivant et atteignable : 25 % de produits locaux pour les jeunes convives (350 repas par jour). Lors de la mise en place du marché public en 2016, il était hors de question de renoncer à ces avancées malgré le formalisme des procédures et l’interdiction du localisme. Au contraire, le marché public devait être un tremplin pour aller plus loin.
Des moyens à la hauteur du projet
Les services de la commune se sont beaucoup investis pour la réussite du projet dans toutes ses dimensions, du marché public à la sensibilisation des enfants, jusqu’au tri des déchets. Le responsable de la cuisine centrale a pu consacrer du temps à l’analyse des achats passés et à la préparation du futur marché public.
De plus, pour renforcer les compétences des agents en achat local et en marché public, la commune a choisi de se faire accompagner par la chambre d’agriculture et une agence spécialisée en achat public.
Des résultats probants
Le travail de fond réalisé a permis à des structures locales, en circuits-courts et en filières alimentaires de proximité, de répondre aux attentes exigeantes mais réalistes de Mordelles. Elle a permis une montée en puissance qui s’est concrétisée en octobre 2016 par le passage à deux repas 100 % locaux par semaine. Près de 65 % de la commande publique sont désormais en produits locaux.
La mise en place du marché de denrées alimentaires a également eu un effet de levier sur la réflexion globale sur la restauration scolaire et les composantes du coût du repas.
Accompagner les collectivités, une véritable expertise
Les chambres d’agriculture de Bretagne ont développé une véritable expertise dans l’accompagnement des collectivités et du personnel des établissements. Leur connaissance du territoire, des filières, des bassins de production et des producteurs est un véritable atout pour lever les nombreux freins et faciliter l’approvisionnement de proximité en produits français, régionaux et locaux dans les restaurants collectifs.
La commune de Mordelles a été accompagnée par l’Agence Declic experts publics et la chambre d’agriculture d’Ille et Vilaine durant six mois, de janvier à juillet 2016. L'objectif était de s'approvisionner auprès des candidats retenus à partir de la rentrée de septembre 2016. Pari tenu !
Thierry Le Bihan, Maire de Mordelles (35) : "Cíest un investissement sur l'avenir"
D’après vous, quel est le point de vigilance majeur d’un projet comme le vôtre ?
Thierry Le Bihan. L’adhésion des équipes et le droit à l’expérimentation, les deux étant liés. En tant que nouvel élu, en 2014, il était très important pour moi d’échanger avec les services pour favoriser leur appropriation de notre projet politique. Nous avançons pas à pas avec chacun en suivant régulièrement l’impact des changements pour s’adapter au mieux.
En termes de budget, avez-vous mesuré une évolution ?
T.L.B. En 2015 et 2016, bien que notre budget de denrées alimentaires ait augmenté de 5 à 6 % par an, l’impact sur le coût global du repas n’a été que de 2 % sur deux ans. C’est la seule ligne du budget municipal qui augmente. À nos yeux, cela en vaut la peine, c’est un investissement sur l’avenir, qu’il soit social, économique ou de santé publique.
Pour 2017, nous prévoyons une stabilisation du budget des denrées grâce à la mise en place du marché public, ceci malgré le passage à deux repas 100 % locaux par semaine. Le coût total du repas augmentera légèrement car la pluche des légumes demande un peu plus de temps de travail au personnel.