Double actif, elle crée sa crêperie
Anne Perennez a créé son entreprise à côté de l'exploitation de son mari avec le statut d'auto-entrepreneur. Salariée à l'extérieur de l'élevage, une fois sa journée terminée, elle fabrique des crêpes qu'elle livre ou vend en directe.

A l'approche de la chandeleur, le 2 février, les biligs frôlent la surchauffe. Pour Anne Perennez et ses trois "Krampouz", c'est une première. Installée en octobre dernier comme crêpière à Plussulien près de Corlay, cette femme d'agriculteur vient de monter sa petite entreprise. Installée dans l'ancien bureau de l'exploitation porcine, transformé en laboratoire, elle y fabrique des crêpes de blé noir et de froment. "Des crêpes conçues selon la méthode "bretonne" et non "gallo"", tient-elle à préciser. Ici, on est dans le pays breton, amateur de crêpe fine. Forcément la farine de blé noir est produite en Bretagne et provient, comme la farine de froment, du Moulin du Pavillon dans le Morbihan. "Je connaissais déjà son goût", dit-elle comme on apprécie un vin et son terroir.
Un statut d'auto-entrepreneur
Anne Perennez a travaillé près de 10 années dans le secteur de l'agroalimentaire en laboratoire d'analyse et en qualité. Après un congé parental, en l'absence de travail dans son secteur d'activité, cette mère de 3 enfants accepte un poste chez Prohytex près de Loudéac, une blanchisserie industrielle. De ses horaires décalés (5h-13h/13h-20h30), elle décide d'en faire un avantage en se lançant dans la fabrication des crêpes. L'idée lui trottait dans la tête depuis longtemps. En vivre, elle aimerait bien. Après deux années de réflexion, elle se lance fin 2010. Le statut d'auto-entrepreneur sera le déclic qui lui fait sauter le pas : elle veut créer son activité tout en conservant son emploi de salarié. "Cela me donne un but. C'est une façon de me prouver que je suis capable de faire autre chose, ", confie-t-elle. Pour le reste, elle a monté son activité avec les moyens en place. Le bureau de l'exploitation s'est transformé en laboratoire avec hotte aspirante, table inox, krampouz, ordinateur… "J'ai appris à faire des crêpes avec ma belle-famille", dit-elle. Après accord de la DSV et une simple déclaration d'activité (voir encadré), l'auto-entreprise, Ty-Ann, a vu le jour. Aujourd'hui, Anne Perennez livre ses clients, le "8 à Huit" de Corlay, la boulangerie de Plussulien, le Super U de Saint Nicolas du Pélem et "une pâtisserie à Pontivy sur commande". La vente directe constitue l'autre moitié de son activité : le samedi matin, elle assure une permanence et accueille ses clients venus chercher leur commande.
Dynamique mais prudente, elle avance pas à pas, tâtonne. Pourtant des idées, elle n'en manque pas. Travailler avec les gîtes alentours, avec l'internet… : aujourd'hui, elle cherche le bon équilibre.