Réunions locales de la FDSEA
Echanger et débattre
Secteur après secteur, la FDSEA du Morbihan a multiplié les rencontres locales pour échanger et débattre. Mardi dernier, c'est à Ruffiac que s'est déroulée une des dernières rencontres. L'occasion de battre le rappel pour la mobilisation du 16 octobre à Rennes.

"Aucune production n'est épargnée", prévient d'emblée François Valy qui, avec Jean Pierre Vallais, ont accueilli mardi soir, une quarantaine d'agriculteurs marqués sur leur secteur par plus d'une année de crise avec la laiterie Entremont. Lait, porc, lapin, céréales….Personne n'échappe à la tourmente, "c'est une raison supplémentaire de se serrer les coudes plutôt que de jouer la division", affirme t-on depuis la tribune. Et dans cette petite salle Pierre Lordos de Ruffiac, l'heure est aux bilans. La conjoncture n'est pas bonne, les premiers résultats tant attendus de l'observatoire des prix et des marges en fonctionnement, confirment des faits têtus. "Ces chiffres sont la preuve de ce que nous savions déjà à savoir des marges captées par des opérateurs aval de la filière et par la grande distribution", pointe Michel Demon, directeur de la FDSEA du Morbihan. "Un effort de la distribution est celui le plus facile à obtenir", selon lui. Effort à traduire dans les faits. Autre enjeux de taille à ne pas rater, la avec le coup la future Loi de modernisation de l'agriculture qui se profile.
Qui parle de notre fragilité ?
Egalement pointées du doigt, les distorsions de concurrence intra communautaires. Les quotas ? "Leur fin a été actée à trois reprises par l'Europe des 27. De plus les quotas n'ont pas permis de mettre le lait à l'abri des crises, alors il faut réguler autrement", insiste François Valy en présentant les projets d'organisations de producteurs. "En lait, c'est un prix unique, une offre massifiée et la première mise en marché faite par les producteurs qui régulent suivant les débouchés assorti d' un contrat clair", tel est le projet défendu par la profession. "Ce contrat n'a rien à voir avec l'intégration qu'on peut connaître dans d'autres productions, il doit être vivant et pouvoir évoluer" rassure t-il. Quant à Entremont ? "Pour éviter qu'il ne gangrène l'accord de prix, il fallait l'y faire revenir mais attention, il y a des propositions qui fâchent", met en garde, pour le mois d'octobre, Ronan Jacques de l'Association des éleveurs de Bretagne apporteurs de lait à Entremont (AEBEA). Restent pour l'avenir bien des interrogations et notamment sur le montant que devront apporter en parts sociales les éleveurs qui rejoindraient le groupe coopératif si Sodiaal l'emporte. "On n'arrête pas de parler de la fragilité d'Entremont, de celle de Sodiaal, mais qui parle de notre fragilité à nous", s'insurge t-on depuis la salle. La mobilisation du 16 à Rennes devrait en être l'expression si l'énergie est encore là pour la clamer.
Claire Le Clève