Erik Orsenna parle du "K" Kerisnel
Amoureux de la Bretagne et des jardins, Erik Orsenna était l'invité d'honneur de la journée anniversaire des 50 ans des pépinières Kerisnel (groupement de la Sica) à Saint Pol de Léon (29) le 4 septembre dernier. Face à l'enjeu de conserver de la verdure au cœur des villes, il souhaite que les pépinières se regroupent et mettent en avant leur savoir faire. Avec ses 23 producteurs et ses 4 500 espèces, Kerisnel est un exemple à suivre selon l'académicien.


La lettre K a été mise à l'honneur par les pépinières Kerisnel au travers de sa gamme K qui regroupe une sélection d'espèces et de variétés originales. Une coïncidence avec la dernière lettre du prénom de l'invité qui en a profité pour faire un clin d'oeil à ce point commun. Erik Orsenna a indiqué que sa passion pour le végétal est venue suite à sa présidence de l'école nationale supérieure du paysage à Versailles pendant 5 ans. Il se considère comme un allié voire un messager auprès des ministres à travers la publication d'articles.
Un secteur d'avenir
L'extension des villes et le besoin de ses habitants de retrouver de la verdure au milieu de ses espaces bétonnés est un besoin qui donne aux pépinières de bonnes perspectives. Erik Orsenna croit en la nécessité pour la "santé mentale" d'avoir des points d'attache avec la nature, des "microcosmes maîtrisés" comme il les surnomme avec poésie. Il explique que "jamais la passion pour les jardins n'a été aussi forte" et pense que la demande va exploser car, selon lui, "le jardin nous rappelle à des vertus, des valeurs essentielles". Un contexte favorable que l'on retrouve dans peu de secteurs d'activité et qui prévaut à Kerisnel de nouveaux contrats dans les années à venir.
La place de la France
Entreprises de main d'oeuvre, les pépinières sont touchées par les distorsions de concurrence en raison des différences de coût de main d'oeuvre entre pays. La France se différencie avec des gammes plus élevées mais qui requièrent une main d'œuvre plus qualifiée. Une situation qui creuse un peu plus le fossé entre la France et ses concurrents. Erik Orsenna continue son raisonnement en indiquant que "notion de diversité devra être intégrée", si la règle est de privilégier le moins cher, la France n'a aucune chance. Il parle de créer une "prime à la diversité" qui permettrait de conserver les palettes végétales existantes tout en limitant les risques de maladies. Il indique également que "personne ne peut s'en tirer tout seul, il faut apprendre à lutter contre l'individualisme". Kerisnel l'a déjà compris, chaque exploitation est spécialisée et toutes les exploitations sont complémentaires. Les 23 sites ont également mutualisé leur logistique et leurs recherhes. Un exemple pour que les pépinières françaises puissent se faire une place dans ce marché porteur.
Les 50 ans de Kérisnel
Kerisnel a profité de sa journée anniversaire pour rappeler ses trois valeurs : passion, innovation et innovation. L'occasion également de découvrir les exploitations du groupement à travers six parcours thématiques : l'innovation végétale, le marketing, la démarche éco-responsable ou encore la transmission. La soirée anniversaire s'est déroulée sur l'île de Batz, dans son jardin tropical Georges Delaselle, un lieu symbolique.
Les pépinières en chiffre
8 millions de plants produits par an
4500 espèces
300 hectares
23 exploitations horticoles
300 personnes
25 M€ de chiffre d'affaires en 2012