Exporter des animaux d'élevage via l'aéroport de Brest ?
C'est déjà une réalité pour 82 chevaux de trait bretons, qui se sont envolés l'an dernier de l'aéroport de Brest (29) pour le Japon. Demain, ce sera peut-être au tour de cochettes à destination de la Chine, de laitières pour des pays lointains intéressés par leur fort potentiel génétique... Le point avec Laurent Poussart, consultant en fret aérien et portuaire.

"La première opération, à destination du Japon, s'est très bien passée". Après une expérience de trente ans dans le transport international, Laurent Poussart est désormais consultant en fret, chargé de faire le lien entre les exportateurs et l'aéroport de Brest. L'an dernier, c'est pour répondre à une demande de clients japonais qu'il a mis sur pied le départ de 82 chevaux de trait breton vers Kagoshima, au pays du soleil levant. Des départs qui se faisaient habituellement de Châteauroux, Vatry...
"Une quarantaine de cinq mois est nécessaire, indique Laurent Poussart. Puisqu'elle s'effectuait à Plougourvest, il était logique de songer à l'aéroport de Brest". Les 40 kilomètres qui séparent les deux sites s'effectuent rapidement en camion, limitant d'autant le temps de transport des animaux. "Et la piste de l'aéroport mesure 3 100 mètres de long, permettant aux plus gros avions cargo, 747-400 ou Antonov, de s'y poser sans problème".
Porcs, bovins
Fort de ce succès, Laurent Poussart voudrait maintenant aller plus loin, notamment en production porcine. "Ces quinze dernières années, la Chine a déjà importé 20 000 reproducteurs. Certaines quarantaines se situant en Morbihan, pourquoi ne pas faire partir les animaux de Brest, à deux heures de route seulement ?". Un raisonnement qui vaut aussi pour les laitières, les bovins... "Sur des pays lointains, seul le transport aérien est envisageable. Et Brest a tous les atouts, avec sa longue piste et ses filières animales de qualité et organisées à proximité".
En bateau aussi ?
Mais Laurent Poussart n'entend pas s'arrêter là. "Aujourd'hui, les pays du Maghreb, la Turquie... sont de gros acheteurs de vaches et génisses". Des animaux qui, cette fois, voyagent par bateau. "Pour le moment, en France, seul le port de Sète est agréé pour l'exportation d'animaux vivants", indique le consultant. Une situation qu'il voudrait bien voir évoluer. "Les premiers contacts ont été pris. J'ai bon espoir de voir le dossier avancer".
Info : retrouvez le film réalisé à l'occasion du départ des chevaux vers le Japon sur www.youtube.com/watch ?v=Frca6Iwrw0w