GIEE : un travail au long cours
"Humbles, débrouillards, et engagés", voilà comment Pascale Guillermic, conseillère lait à la chambre d'agriculture de Bretagne et référente à Belle-île, décrit les agriculteurs de l'île Morbihannaise. Des propos qui font écho au travail mené conjointement pour pallier les contraintes insulaires mais aussi saisir les opportunités qui se présentent.

"Nous menons beaucoup d'actions sur le territoire de Belle-île par rapport à la population agricole de l'île. C'est le signe de la vitalité et de l'esprit d'initiative qui animent les agriculteurs", explique Pascale Guillermic. Ces sollicitations nombreuses qui s'expliquent aussi par des inquiétudes similaires à celles des éleveurs du continent comme le foncier, la gestion des ravageurs, même si ces questions sont souvent exacerbées à Belle-île, mais aussi par des problématiques propres aux insulaires. "La collecte des déchets, l'équarissage, l'anticipation nécessaire aux commandes de matériels ou d'intrants, sont des questions plus difficiles à traiter que sur le continent", remarque-t-elle. Et d'ajouter : "au départ, nous sommes interpellés sur des problématiques individuelles. Si nous nous apercevons qu'il s'agit d'une problématique de territoire, c'est à nous de faire le lien pour trouver des solutions collectives. Nous avons un rôle de facilitateur".
Apporter un conseil adapté
Dejà regroupés autour des services du syndicat d'éleveurs, les exploitants agricoles de l'île sont en demande d'informations et de conseils adaptés à leurs territoires, qu'il s'agisse d'agronomie, d'élevage mais aussi d'aide à la structuration des filières. Ainsi, après de fortes interrogations suite à la crise du lait de 2014, ils décident de se constituer en AEP. Au fil des réunions, pour aller plus loin dans le suivi, ils choississent de créer un GIEE. Pascale Guillermic, qui les accompagne rappelle que "si le projet est né de l'envie de créer une coopérative laitière sur l'île, le GIEE englobe plus de sujets aujourd'hui. Rendez-vous "bout de champs", travail avec/sans labour, utilisation des produits phytos, gestion des adventices" les agriculteurs souhaitent un appui personnalisé à leur climat, leur sol. Nous tentons de leur apporter à la mesure des moyens humains mis en œuvre". Pour fonctionner, ce travail collaboratif "doit être mené au long cours", estime la référente. "Après plusieurs années je comprends mieux leurs demandes et les caractéristiques insulaires particulières de Belle-île. Des jeunes sont installés dans les fermes, mais seule la viabilité et la vivabilité du métier, l'accès aux services et à des remplacements permettra de conserver l'agriculture de l'île. Celle-là même qui façonne les paysages admirés des touristes".