ACTION VACHES À HAUT POTENTIEL
Gilles et Pascal Guilloux : "On est plus gagnant à cotiser"
En Côtes d'Armor, l'action "Vache haut potentiel", destinée aux troupeaux à haut niveau génétique, existe depuis 1985. Au Gaec de Kerberot à Saint-Gildas (22), Loïc et Gilles Guilloux en ont bénéficié à deux reprises.

La caisse "Vache haut potentiel" (VHP) a été créée en 1985 dans les Côtes d'Armor. Dès la première heure, Gilles et Pascal Guilloux au Gaec de Kerberot, férus de génétique, ont décidé d'y adhérer. "Nous sommes plus gagnants à ne pas avoir de problème et payer la cotisation, que d'avoir un souci sanitaire et perdre des animaux", expliquent-ils.
Aujourd'hui, ils font partie des 368 éleveurs des Côtes d'Armor qui cotisent à la caisse, ce qui représente un effectif de plus de 18 000 vaches. Dans le département, la machine est bien huilée : le nombre d'éleveurs est stable alors que le nombre de vaches augmente (+ 2 000 vaches en 2010). 60% des adhérents à l'OS Prim'holstein dans le département sont couverts par la caisse. "Les fonds de la caisse servent à améliorer le sanitaire dans les élevages. C'est un coup de pouce supplémentaire aux éleveurs qui font de la génétique. La plupart des troupeaux vendeurs sont adhérents", explique Thierry Le Druillennec, le président de la caisse VHP des Côtes d'Armor.
Un champ d'action élargi
La cotisation annuelle est calculée en fonction de l'ISU du troupeau. Au Gaec de Kerberot, elle s'élève à 460 ? pour un ISU de 122. C'est le cheptel adulte, la voie femelle, qui cotise pour l'ensemble du troupeau. Jusqu'en 2007, les éleveurs n'ont pas rencontré de problème parmi les maladies couvertes par la caisse VHP, à savoir la tuberculose, la brucellose, la leucose bovine, la salmonellose, le botulisme, l'IBR et la BVD.
"La caisse se portant bien, nous avons décidé d'y ajouter des analyses supplémentaires", précise le président. En 2007, alors que le Gaec se porte candidat au protocole de qualification en paratuberculose, une vache en 4e lactation, a priori en bonne santé, se révèle positive à la prise de sang, puis au contrôle des bouses. Les éleveurs ont eu un mois pour retirer l'animal du troupeau. Ils ont touché l'indemnisation forfaitaire par femelle abattue de plus de 18 mois, d'un montant maximum de 760 ?, à laquelle s'est ajoutée la valeur bouchère de l'animal d'un montant de 478 ?.
En aucun cas, les aides (aide GDS et versement VHP) cumulées avec l'éventuelle valorisation de la viande (prix de vente en boucherie) ne peuvent excéder la valeur génétique d'estimation de l'animal calculée selon un barème.
Deux ans plus tard, rebelote. Via un nouveau programme expérimental de recherche de la néosporose, les analyses révèlent deux cas. Cette fois, les éleveurs sont confrontés à des avortements sur des génisses. L'une étant une femelle de testage, l'estimation de sa valeur est calculée en retenant l'index moyen de la génération. Pour l'autre, c'est l'index sur ascendance qui est calculé. Là encore, les associés ont bénéficié de l'indemnisation forfaitaire d'un montant de 760 ? par animal, plus la valeur bouchère et l'aide du GDS.
Aujourd'hui la caisse devient régionale. Le modèle mis en place dans les Côtes d'Armor depuis 26 ans est repris par l'ensemble des départements. "C'est la preuve du bon fonctionnement de la caisse", se réjouit Thierry Le Druillennec.