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Aux Champs

Ils gagnent un an de module de transformation

Un local de 18 m2 pour transformer leur lait bio durant une année, c'est le cadeau décroché par Maxime Quesnel et Benoit Colléaux, du Gaec des Ecotones*, lors du dernier Salon Aux Champs des FRCuma de l'Ouest. Le chaînon qu'il leur manquait pour concrétiser un pan de leur installation.

 

«Travailler utilement et localement», ils se sont installés pour cela. « Produire, transformer et vendre ici. Mais c'est une telle diversité de tâches. Mieux vaut la partager à deux », estime Benoît Colleaux. Un profil d'installation avec transformation, ou vente directe, proche de la moitié de celles qui se réalisent dans le Morbihan. Avec son diplôme d'ingénieur en poche et après avoir travaillé durant 5 ans à la chambre d'agriculture de Seine Maritime, il a réalisé son rêve au 1er janvier 2011. Il a repris à Guer (56), l'exploitation familiale en fin de certification bio, dotée de 35 vaches laitières sur 42 ha à la Ville Bocher. Depuis ce promontoire, truffé de mégalithes, qui domine la vallée de l'Oyon, le cheptel de Prim'holstein, mâtiné de Froment du Léon, trouve le plus longtemps possible à pâturer sur un gradient de 35 ha de prairies. Pour viabiliser l'installation sans s'agrandir, l'une des assises de leur projet,« il fallait une partie de transformation et de vente directe locale ». C'est en passant son certificat de spécialisation en agriculture biologique et commercialisation, au Rheu, que Benoît, rencontre Maxime Quesnel. Titulaire d'une BTSA, il songe lui aussi à s'installer, porté par « la bio, la diversification, l'implantation et l'implication locale ». Deux ans plus tard, ces deux sont devenus compères, installés à 4 mois d'intervalle. « C'était préférable de s'associer le plus tôt possible pour partager le projet qui est aussi humain, lui donner une viabilité en impliquant les deux », estiment-ils, ayant apprécié la formation sur les relations humaines, « très intéressant, voire primordiale », délivrée par la chambre d'agriculture du Morbihan, lors de leur parcours 3P.

 

Avec la transformation, un projet complet

 

Héritiers d'un système d'exploitation « herbager, avec des animaux sains et en bonne santé », adhérents à deux cuma, les associés se concentrent dès leur installation sur la vente directe de 10 000 litres sur les 200 000 produits et vendus auprès de Biolait. C'est donc à la ferme que les clients peuvent, une fois par semaine, venir acheter leur lait tout en profitant de la traite, « par souci de transparence ». AMAP, deux marchés hebdomadaires locaux et l'association à une l'épicerie Solidaire « Champ Commun », proche de Guer, leur permettent de valoriser leur lait cru à 1€/l. « Notre projet présenté en CDOA comprenait tout ce volet de transformation que nous ne pouvions pas encore réaliser, faute de local. Or les clients sont là et attendent nos produits », pointe Maxime Quesnel. Ce sera dorénavant possible de les satisfaire. En effet, depuis le 2 décembre, date de réception de leur local amovible, les associés vont pouvoir l'aménager. Une aubaine pour transformer en yaourts, crème, beurre et riz au lait, 50 000 litres de leur lait. Le module a pris place dans la cour de l'exploitation avant que ne démarre d'ici un an, les travaux de leur futur laboratoire de 80 M2 pour lequel ils ont déjà décroché le permis de construire. « Cela va nous permettre de faire la jonction », apprécient Benoit Colléaux et Maxime Quesnel, dont les premiers yaourts devraient sortir du module, aux normes , avant Noël. Ils n'imaginaient pas jouer d'une telle chance lorsqu'ils ont répondu aux concours organisé l'an passé, lors du Salon Aux Champs de Husson (50). Un clin d'oeil à l'implication des uns et des autres localement puisqu'en 1989 ans, les mêmes terres de la Ville Boscher, à Guer, accueillaient le premier Salon des Fourrages dans le Morbihan. Un événement qui fera de nouveau les beaux jours de ce département, cette fois ci à la Chapelle Caro, en 2013. Alors à vos agendas !

Claire Le Clève

*Vous avez dit Ecotone ?

L'écotone est le nom donné aux zones de transition entre deux écosystèmes. Un nom de Gaec choisi par ces deux associés car « nous sommes entre forêt et rivière. Les zones de lisière sont des milieux plus riches en terme de biodiversité. C'est le cas ici entre les Landes de Monteneuf et la vallée de l'Oyon. C'est vrai aussi d'un point de vue social. En faisant de la transformation et de la vente directe nous formons une transition entre le monde agricole et la société civile. Cela permet de s'enrichir mutuellement », estiment Benoît Colléaux et Maxime Quesnel

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