"Pour minimiser le dérèglement climatique, les énergies renouvelables sont aujourd’hui incontournables", explique Jean-Louis Bal, le président du SER, le syndicat des énergies renouvelables. Mais leurs bénéfices ne s’arrêtent pas là ! "Elles contribuent à notre indépendance énergétique et ont également des retombées économiques et sociales". Et l’on estime à 100 000 le nombre d’emplois qui pourraient être créés dans le secteur d’ici 2028.

 

Accélérer la transition énergétique

Mais l’acceptabilité des nouveaux projets n’est pas toujours au rendez-vous, ce qui a poussé le SER à commander une étude à l’Ifop. Menée au niveau national, elle se décline dans 5 régions, 500 Bretons et Bretonnes ayant été interrogés en septembre dernier. "Plus de 7 sur 10 considèrent que la lutte contre le réchauffement climatique doit constituer un enjeu prioritaire de l’élection présidentielle, détaille Samuel Jequier, directeur général adjoint de l’agence Bona fidé. Et ils sont 6 sur 10 à estimer que la transition énergétique ne va pas assez vite".

80% des Bretons sont favorables à la méthanisation et plus de 60 % aux biocarburants et à l'éolien (Ifop).

Profiter du vent et du soleil

Dans ce contexte, les énergies renouvelables ont une image très positive et suscitent la confiance. "91 % des Bretons jugent qu’amplifier leur développement est utile pour lutter contre le réchauffement climatique. Et ils sont plus de 80 % à être favorables au développement de la méthanisation, plus de 60 % à celui des biocarburants, de l’éolien en mer ou terrestre". Voilà qui devrait mettre du baume au cœur de nombre de porteurs de projets, trop souvent confrontés à des levées de bouclier, qu’il s’agisse d’éolien ou de méthanisation. Un dernier volet sur lequel la Région commence à tiquer ? "À s’interroger", précise Daniel Cueff, vice-président en charge de la mer et du littoral, qui lui préfère le vent et le soleil. "Deux richesses qui sont là, inépuisables et gratuites, non dangereuses".

Sortir de la dépendance

L’idée est bien de sortir d’une double dépendance, au pétrole "finissant" et aux "importations" d’électricité, la Bretagne n’étant que faiblement autosuffisante. "À l’autoconsommation, dont je ne suis pas fan, je préfère des installations collectives, portées par des mairies ou communautés de communes, pour une boucle énergétique locale dans laquelle les habitants s’investissent". Tout en reconnaissant la complexité de tels projets. "Pour un électron produit et consommé localement, quelle paperasse !"

 

Les énergies renouvelables en Bretagne

Si les énergies renouvelables ne représentent pour l’instant, en Bretagne, que 15 % de l’énergie consommée, elles emploient 6 820 ETP, équivalents temps plein, pour une création de valeur ajoutée de 645 millions d’euros. Des chiffres qui devraient connaître une nette progression dans les années à venir, le Sraddet Bretagne, le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires, s’appuyant sur une forte croissance de l’ensemble des énergies renouvelables. "Horizon 2028, le secteur devrait employer 12 400 ETP, pour une valeur ajouté nette de 1,124 milliard d’euros, chiffre Alexandre Roesch. Et les retombées fiscales vers les collectivités locales seront alors de 61 millions d’euros".
Avec 180 installations en fonctionnement, la Bretagne est la seconde région à produire du gaz renouvelable, qu’il soit destiné à être injecté dans le réseau ou à la fabrication d’électricité, via la cogénération. "Ici, les gisements sont nombreux, entre déchets des industries de l’agroalimentaire et effluents d’élevage", note le directeur du SER, qui précise que, pour tordre le cou à certaines contrevérités, un nouveau portail, methafrance.fr, vient tout juste d’être lancé.

Le syndicat desénergie renouvelables

Le SER, le syndicat des énergies renouvelables, est une association professionnelle qui regroupe 450 entreprises, représentant plus de 150 000 emplois. Il rassemble les industriels de l’ensemble des filières des énergies renouvelables : bois énergie, biocarburants, éolien, énergies marines, gaz renouvelables, géothermie et pompes à chaleur, hydroélectricité, solaire et valorisation énergétique des déchets.