L'ASSOCIATION DES PRODUCTEURS LACTALIS EST NÉE
"Instaurer des relation équilibrées"
L'association de producteurs livrant à Lactalis est née. Ses fondations viennent d'être posées sur le sol breton. L'objectif est simple :
fédérer les 4 000 éleveurs du territoire pour instaurer des relations équilibrées avec l'entreprise. Des réunions départementales s'enchaînent dès cette semaine.

"Adhérez, c'est le gage de relations équilibrées". Ce pourrait être slogan de la toute récente association des producteurs de lait, livrant à Lactalis, qui a vu le jour, vendredi dernier en Bretagne. Depuis son lancement lundi, à Saint Brieuc de Mauron (56), sur le Gaec des frères Janick, les choses vont bon train et les réunions de producteurs, s'enchaînent dans les départements. Le temps presse. "La charrue a été mise avant les bœufs", regrette Frank Guéhennec, l'un des producteurs à l'origine du regroupement.
En ligne de mire, l'arrivée, avant la fin mars, dans les boîtes à lettres des éleveurs laitiers, des propositions commerciales préfigurant le contrat les liant à l'entreprise. "Le décret est sorti en fin d'année. Il aurait fallu que les organisations de producteurs puissent s'organiser avant pour mettre en place des relations équilibrées, déplore-t-il. Nous ne savons pas ce qu'il y aura dans ces contrats".
Alors, devant cette marche forcée dont les premiers adhérents redoutent qu'elle ne conduise qu'à l'isolement des producteurs, ils ont décidé de réagir. "Rester seul face à l'entreprise, forcément ça inquiète. Alors, nous avons souhaité créer une dynamique, expliquer le contexte", note Benoît Champalaune, producteur laitier en Ille et Vilaine. "La loi avec la LMA nous donne la possibilité de créer des organisations. Autant s'en servir", relève Gwénaël Bainvel, producteur morbihannais. "Une entité collective et légitime doit se mettre en place face à l'entreprise", poursuit André Pétillon, producteur finistérien.
Traiter d'égal à égal
"Unir pour permettre l'instauration de relations équilibrées", résument donc, en substance, les premiers adhérents, est donc l'objectif essentiel de l'association qui s'est fixée une règle. "Elle est ouverte à tous", martèlent les fondateurs pour qui l'indépendance et la neutralité de cette structure sont posées en préalable. Reste la feuille de route. "Il va falloir expliquer en réunions cet objectif. La filière laitière prend un tournant juridique. Or, nous sommes tout, sauf juristes", relève Benoit Champalaune.
Et s'il n'est nullement question, pour ces producteurs, de s'opposer à l'entreprise. "Ce doit être le projet des producteurs, s'unir pour renforcer notre maillon de production", analyse André Pétillon sur une démarche qu'ils souhaitent constructive. "On espère qu'elle sera un facteur de cohésion et de réflexion sur la place des producteurs dans les entreprises et dans la filière". Car, si chacun se félicite du nombre encore important de producteurs laitiers en Bretagne, "c'est notre force. Elle doit également l'être en matière de propositions".
Si l'association démarre sur le territoire breton, elle envisage d'élargir son périmètre au delà. "Le grand Ouest, ce sont 7 000 producteurs livrant à Lactalis". Avec ces premières réunions, les fondateurs espèrent convaincre de l'intérêt de se fédérer pour peser et enclencher la dynamique des adhésions suivies d'élections et de désignations de représentants, dans un deuxième temps, "pour répondre collectivement aux contrats. Attendez avant de signer ! Venez vous informer", invitent ces fondateurs, qui basent leur action sur le principe d'organisation de producteurs par entreprise.
Dates des réunions
Morbihan (à 20h30) : le 23 février, à la Chapelle Neuve, à la salle polyvalente; le 28 février, au Faouet, à la chambre d'agriculture; le 3 mars, à Pontivy.Côtes d'Armor (à 20h) : le 28 février, à Plemet, à la salle de la mairie; le 2 mars, à Broons, au foyer rural.Finistère : à 20h, le 2 mars, au lycée horticole de Chateaulin.Ille et Vilaine : dates et lieu à préciser.Plus de renseignements : 35 : Benoit Champalaune (06 88 59 04 37), 56 : Frank Guéhennec (06 78 47 07 21), 29 : André Pétillon (02 98 27 75 53), 22 : Patrick Fauvel (06 32 29 43 59).