Investir dans le contrôle de performances
Lors de son assemblée générale du 4 juin, Bovins croissance a montré tout l'intérêt des pesées et du suivi technique de ses animaux. Notamment des futures reproductrices.

Il y a 5 ans, Bovins croissance Ille et Vilaine a fait le choix de se rapprocher du Contrôle laitier pour optimiser le fonctionnement de la structure et apporter le meilleur service aux éleveurs. Un choix qui a porté ses fruits. "C'était un choix raisonnable que de regrouper tout le contrôle de performances au sein de la même entité, une stratégie qui répondait aux attentes des éleveurs du département", juge son président, René Collin., lors de l'assemblée du 4 juin. L'association compte 288 adhérents. "C'est une situation stable", apprécie René Collin. Bovins croissance augmente sa présence auprès des élevages allaitants, notamment les plus grands et suit 21% des vaches allaitantes du département.
Pour 2010, Bovins croissance se fixe comme objectif de poursuivre le travail sur la pesée des génisses et l'accompagnement technique qui en découle. Les suivis déjà effectués montrent qu'en suivant de près la croissance de ses génisses, un éleveur diminue de 60 euros le coût de production d'une future laitière et tire une plus-value de 150 à 230 euros d'une génisse allaitante. La preuve que, même et surtout en période de crise, le contrôle de performances est bien un investissement.
Adapter sa stratégie d'âge au vêlage
Sur l'exploitation de Marie-Anne et Frédéric Fontaine, à Montreuil le Gast, les adhérents de Bovins croissance ont vu tout l'intérêt d'un bon suivi des génisses pour un âge adapté au vêlage. Car, retarder l'âge au premier vêlage augmente le coût de renouvellement. Le réseau des élevages, suivi par les chambres d'agriculture, a chiffré à 1070 euros le coût de production d'une génisse allaitante. En Bretagne, les génisses vêlent en moyenne à 35, 5 mois. "Un vêlage plus précoce ne pénalise pas les performances de reproduction si la génisse avait un poids suffisant à l'insémination, autour des 450 kilos", rappelle Christian Veillaux, conseiller élevage allaitant à la chambre d'agriculture. Par contre, le vêlage précoce pénalise la croissance du veau. Il y a 130 g de GMQ en moins selon que le 1er vêlage ait eu lieu à 2 ou à 3 ans. "Il faudra compenser la plus faible production laitière par un apport de concentrés", conseille Christian Veillaux. De même, le vêlage précoce a un impact sur le poids de carcasse. Au niveau économique, il faut miser sur un potentiel génétique certain et de bonnes croissances pour rentabiliser un vêlage précoce. Tout l'intérêt dépendra du coût de la ration. Pour passer d'un vêlage de 30 à 24 mois, il faudra 1 UF de plus par jour pour la génisse et 120 kilos de concentrés pour son veau pour obtenir les mêmes performances. Mais ce vêlage précoce diminue la durée de vie improductive et fait gagner 180 euros d'EBE. "Si le vêlage des allaitantes à 24 mois a mois d'intérêt en élevage allaitant, passer de 36 à 30 mois serait déjà un gain" assure Christian Veillaux. En élevage laitier, on chiffre le coût de renouvellement à 25 euros/1000 litres, soit autour de 1050 euros par génisse. L'âge au premier vêlage a une conséquence directe sur ce coût. Le quart des éleveurs les plus économes arrive à un coût de renouvellement de 6 euros/1000 litres pour un âge au premier vêlage de 26,5 mois tandis que le quart le plus dépensier est à 47 euros pour un premier vêlage à 30 mois.