Italie, situation "désastreuse" des immigrés travailleurs agricoles
La situation des immigrés, essentiellement africains, travaillant dans l'agriculture dans le sud de l'Italie, est "désastreuse", malgré les promesses du gouvernement de mettre de l'ordre dans le secteur agricole, a dénoncé, le 17 décembre, une ONG, Médecins pour les droits de l'Homme (Medu), qui les soigne sur place. Même s'ils séjournent légalement en Italie, "86 % des travailleurs agricoles n'ont pas un contrat de travail" officiel, un chiffre qui reste stable depuis des années, dénoncent les médecins. L'immense majorité d'entre eux (92 %) ont un permis de séjour en règle, dont plus de la moitié pour des motifs humanitaires et de protection internationale, précise le Medu. L'ONG, qui a déployé mi-novembre une clinique mobile dans la plaine de Gioia Tauro, en Calabre (sud), affirme que "45 % des travailleurs saisonniers rencontrés dorment sur un matelas posé par terre tandis que 18 % dorment directement sur le sol dans des structures privées d'eau, de lumière et de services hygiéniques", selon un communiqué. Ces travailleurs saisonniers sont jeunes (89 % d'entre eux ont moins de 35 ans) et ils proviennent essentiellement du Mali (41 %), du Sénégal (17 %), du Burkina Faso (10 %), de Côte d'Ivoire (10 %) et de Gambie (9 %). Les pathologies les plus fréquentes "sont directement liées aux conditions de vie et de travail critiques : syndromes des voies respiratoires, problèmes gastro-intestinaux, pathologies des muscles et des os, traumatismes et problèmes de peau", précise l'ONG.