"Je protège mon élevage bovin par la biosécurité"
La biosécurité, ou ne pas introduire de danger sanitaire sur son élevage. Un thème qu’a choisi d’aborder le GDS de Bretagne, pour les bovins, lors de ses 49 réunions de secteur. Elles se dérouleront jusqu’au 14 février. Au Gaec du moulin de Kerollet à Arzal, on s’est attelé à la biosécurité, simplement, pour en faire une opportunité.

"Le danger vient par les pattes et par les roues", glisse Félix Mahé, monsieur biosécurité du GDS de Bretagne. Il décline les mesures de biosécurité au quotidien, jusqu’au plan d’urgence. Pour s’en convaincre, il suffit d’évaluer la menace que fait planer l’influenza aviaire ou la peste porcine en Bretagne, terre d’élevage avicole ou porcin. Pour ces filières, l’application des mesures de biosécurité est obligatoire. Or le risque sanitaire guette toujours, y compris en bovin. "C’est le même combat. On n’est jamais à l’abri de l’introduction d’un danger sanitaire. Et avec l’agrandissement des troupeaux si il y a un problème, les pertes économiques sont à la mesure", enchaîne-t-il, adepte de la prévention. "Tout un chacun, tout intervenant, peut être un vecteur sans le savoir", constate Didier Coeffec, éleveur laitier à Noyal-Muzillac, président de la zone "Estuaire de la Vilaine" du GDS. Alors, parce que le sanitaire est son affaire, le groupement et ses membres ne veulent pas attendre "que cela devienne une obligation pour avancer sur le sujet. On a construit un audit et une formation qui rentre dans le paquet de services gratuits qui vont avec l’adhésion".
Démystifier et faire simple
Un dossier prioritaire qui n’a pas échappé au Gaec de Kerollet, à Arzal, sollicité pour accueillir l’après-midi du 20 décembre, après la réunion en salle du matin, la visite des adhérents du GDS sur ce secteur. Une structure à trois associés et deux salariés plus un apprenti qui, outre une production laitière de 1,8 million de litres de lait, avec 400 animaux sur 200 ha, est devenue énergicultrice grâce à la méthanisation (700 kW) et aux panneaux photovoltaïques (600 kWc). "Pour intégrer la biosécurité dans nos pratiques quotidiennes, il faut faire simple et démystifier", encourage Erwan Calle, l’un des associés, en charge du troupeau laitier. "Ce qui peut sembler une contrainte est en fait une opportunité d’amélioration. Il ne s’agit pas de tout faire tout de suite", tempère celui qui s’est posé avec Félix Mahé pour identifier les points de progrès sur l'exploitation. "Le gros problème ce sont les novices en visite qui viennent tourner dans la cour. Nulle part on ne leur a dit que c’était interdit !". Zone d’équarrissage, réorganisation de la nurserie des mâles à excentrer, ré-aménagement du bureau pour accueillir d’une part les intervenants techniques, de l’autre les non-techniques, vestiaire à part pour les salariés avec entrée privative… "C’est juste du ré-aménagement. Et la signalétique, c’est déjà énorme", estime Erwan Calle. "Dans nos élevages, on ne part pas de rien, 80 % est déjà fait", assure Didier Coeffec.
Dates des réunions à retrouver sur le site du GDS de Bretagne : https://www.gds-bretagne.fr/espace-eleveur/le-rendez-vous-local-annuel-des-adherents/ .
Biosécurité en bovin, six points clés
L’entrée : bottes et roues sont de bons vecteurs de maladie, l’entrée dans l’élevage doit être clairement identifiée. "On ne rentre pas n’importe où et on protège la zone de ce qui peut rentrer", insiste Félix Mahé préconisant plan de circulation, parking et point biosécurité pour les intervenants avec lavage de bottes et mise d’une tenue saine.
Attention à l’achat des animaux vivants avec lequel on peut acheter une maladie : local d’isolement, circuit de circulation anticipé et garanties sanitaires avant l’achat sont les meilleurs moyens de se prémunir.
L’équarrissage : l’enlèvement d’un animal mort se fait sur un point fixe, "géolocalisé par l’établissement de collecte", qui sera choisi en fonction du circuit avec une plateforme ou une bâche ou un bac adaptés.
L’élevage des jeunes séparé des adultes : pour ceux qu’on est amené à garder, afin de les préserver des maladies des adultes. "Une génisse qui démarre mal ne fera jamais une bonne vache ".
Protéger l’alimentation car avec sa mécanisation, dans des remorques mélangeuses et distributrices, le risque est grand qu’un élément contamine toute une ration. Il faut donc protéger les silos.
Pas de croisement des circuits d'alimentation et d’évacuation des déjections : opter pour une zone sale avec un circuit décalé de celui de l’alimentation.