Jeunes agriculteurs : maîtriser le risque
Les 6, 7 et 8 juin, les jeunes agriculteurs seront en congrès à Dunquerke dans le nord. Point fort de ce congrès, le rapport d'orientation est travaillé très en amont puisque le 1er mars, les trois rapporteurs terminaient à Rennes une tournée nationale qui les a amenés à rencontrer les responsables de toutes les régions. La gestion des risques sera cette année le cœur du débat.

Qu'il s'agisse d'un risque climatique, de risques économiques ou plus largement des risques liés au métier d'entrepreneur, les jeunes agriculteurs font le constat globalement d'un manque de maîtrise et d'appréhension du sujet notamment par les jeunes.
Mieux appréhender le risque en amont
Il faudrait selon eux améliorer la formation des agriculteurs pour mieux cerner cette notion complexe du risque. Ils proposent par exemple de compléter les formations existantes, par des formations post-installation, pour faire des agriculteurs des acteurs qui choisissent les leviers pour répondre aux différents risques auxquels ils seront confrontés comme entrepreneurs. Lorsque l'on évoque la notion de risque aujourd'hui on parle climat, prix, variations des marchés ou des marges, mais le risque est partout, dans le sanitaire, dans les marchés, dans l'environnement.
Globalement "il existe une méconnaissance des aléas et des outils" constatent les jeunes agriculteurs. il est essentiel de "développer un travail de terrain au niveau des assureurs et de la profession". Aujourd'hui, seulement 25 % de la SAU serait assurée face au risque climatique. Les outils sont-ils adaptés ? La question est posée. Les jeunes parlent d'une "version low cost de l'assurance" dont il faudrait faire évoluer les modalités.
Assurance mais pas que
Mais le risque ne pourra pas demain seulement être géré par des systèmes assurantiels. Il faut redonner de la liberté aux agriculteurs pour leur permettre de répondre au risque sécheresse tout simplement par la technique et l'irrigation. Il faut donner la possibilité de gérér le risque économique et des variations de prix en donnant par la transparence des filières, des outils d'analyse des marchés et des informations, pour que le chef d'entreprise puisse se comporter comme tel sans subir indéfiniment les crises conjoncturelles ou structurelles.
La meilleure garantie face aux risques économiques restera pour les jeunes agriculteurs l'organisation des producteurs et des filières, ainsi qu'une gestion des marchés au travers des mécanismes européens ou français d'aides, de fiscalité ou d'organisation. C'est pour les jeunes agriculteurs une sorte de préalable. Ce sont bien ces piliers qui doivent assurer la pérennité de l'agriculture européenne et sa compétitivité. Encore faudrait-il que le monde politique retrouve une véritable ambition, d'une part pour l'Europe, d'autre part pour son agriculture, mais la campagne électorale en cours leur laisse de ce côté un goût de pas assez !
Le rapport final sera débattu lors du congrès 2017, après avoir fait l'objet d'une présentation en conseil d'administration JA national.