La MSA est un amortisseur des crises
Entre crises agricoles et évolution des régimes sociaux, les MSA tentent de tracer leur chemin. "Coincées" entre les économies imposées par la convention d'objectif national qui va restreindre leurs moyens, et une réalité du terrain difficile, notamment dans le milieu agricole, elles se voient malgré tout comme des interlocuteurs indispensables du fait de leur maillage territorial.

Didier le Pimpec, président de la MSA des Portes de Bretagne et Jacques Rolland, directeur.
Pas de regroupement Breton
Lors de l'assemblée générale de la MSA Portes de Bretagne jeudi dernier à Guer (56), Didier Le Pimpec, son président, évoque la convention d'objectif qui lie les MSA et l'Etat. Sur les 5 prochaines années, au niveau national, la convention prévoit 1 300 suppressions d'emploi et 15 % de réduction des dépenses de fonctionnement. Il ne s'en cache pas : "les MSA seront face à des choix difficiles voire douloureux dans les prochaines années". Pour autant, il exclut l'hypothèse d'un regroupement des deux caisses bretonnes, privilégiant plutôt
l'hypothèse d'une "mutualisation de proximité". Les premiers travaux ont d'ores et déjà été engagés pour constituer un "programme commun de mutualisation qui sera développé entre 2018 et 2020".
Une confusion entretenue
Entre fusion régionale et choix de privilégier la proximité de terrain, les délégués optent plutôt pour la seconde option. Mais cette question d'organisation n'enlève pas l'ambition des MSA qui, d'une façon générale, se veulent un "amortisseur des crises". Elles apportent des aides matérielles et des services sur le terrain et elles apportent sur leurs fonds propres des budgets importants pour réduire le coût des cotisations en lien avec l'Etat. C'est d'ailleurs un paradoxe que dénonce Didier Le Pimpec : "en 2015, l'État a multiplié les annonces de réduction des cotisations. En procédant ainsi, les pouvoirs publics peuvent desservir la MSA. Ils créent une confusion entre crise économique et responsabilité des cotisations sociales", ce que conteste évidemment le président de la MSA des Portes de Bretagne.
241 078 personnes protégées
En 2015, sur l'Ille et Vilaine et le Morbihan, 241 000 personnes étaient "protégées" par la caisse de MSA des portes de Bretagne. Et si l'on pense bien sûr aux retraites qui représentent 423 M€ de prestations versées, aux prestations familiales et logement (30 M€) et aux prestations santé et accidents du travail (144 M€), les différentes caisses mettent en œuvre leur action sanitaire et sociale en complément de la couverture légale. C'est justement sur cette partie que l'assemblée générale a fixé ses priorités d'action pour les années 2017 à 2021 au travers d'un plan d'action sanitaire et sociale. Aides aux familles pour le financement de formations, de garde d'enfants, soutien à la parentalité, à la reconversion professionnelle, les sujets ne manquent pas. C'est en 2015 que toute la MSA s'est mise au travail pour identifier les besoins et prioriser les actions à mettre en place. L'adoption par l'assemblée de ce plan d'action met en avant la volonté de la MSA de poursuivre son action en faveur des assurés au régime agricole, une action en lien avec les valeurs que défend la MSA. C'est peut être cela le petit plus ou la particularité de ce régime d'assurance.