La tomate reprend des couleurs
Avec une année 2010 correcte, les producteurs de tomates retrouvent du souffle après 3 ans moroses. Reste que les problèmes de fond - la facture énergétique notamment - demeurent.

2010 a été plus souriante pour les producteurs de tomates. Des problèmes climatiques en début de saison en Espagne et au Maroc, des marchés qui s'ouvrent à l'est pour les producteurs belges et hollandais ont permis à la campagne de se dérouler plus sereinement pour les producteurs bretons. "Mais ce n'est qu'un rattrapage des 3 dernières campagnes", précise Christophe Rousse, président de Solarenn, lors de l'assemblée de la coopérative, vendredi 8 mars. Plus de 21.000 tonnes de tomates ont été commercialisées. Le chiffre d'affaires frôle les 30 millions, soit 22% de plus qu'en 2009. 2010 a aussi vu la disparition de la salade mais l'augmentation des volumes en fraises.
La nouvelle campagne commence moins mal en tomates que pour les autres légumes de saison, mais moins bien que l'an dernier. Solarenn renforce sa segmentation. La tomate en vrac ne représente plus que 15% des ventes. Tomates cerise, cocktail et autre cœur de bœuf font désormais un tiers de l'activité de la coopérative. Pour répondre à cette diversification, une nouvelle ligne de conditionnement des tomates cerise a été installée. Avec un agrandissement et une installation, la coopérative a gagné 10% de potentiel de production.
Réduire la facture énergétique
Cette bonne année a fait du bien aux trésoreries mais n'a rien résolu au problème de fond des serristes. La facture énergétique est toujours trop salée. "L'énergie représente de 20 à 30% de nos charges. Au niveau technique, nous sommes arrivés au bout de ce que nous pouvons faire avec des doubles écrans, le choix des variétés, le décalage des calendriers de production, estime Christophe Rousse. Ce dont nous avons besoin, c'est de la cogénération. La vente de l'électricité nous permettrait de payer le gaz". Si la cogénération a été actée dans le pacte électrique breton, les producteurs attendent un signe encourageant du côté des financements, par des aides au raccordement, un allongement de la durée de rachat, des prêts pour les plus petites structures. Si en plus, les quotas d'importation du Maroc pouvaient être réduits et les enveloppes FranceAgriMer regonflées, les producteurs de tomates seraient heureux.