L’agriculture bretonne en 2011, hausse des prix mais surtout des charges
L’édition 2012 de la brochure "Economie agricole bretonne : analyse et perspectives" est parue. Elle dresse le bilan détaillé de l’année 2011. La hausse du prix des viandes est le fait marquant, mais la croissance encore plus rapide du coût des intrants, en particulier
de l’alimentation animale, continue à pénaliser le revenu des éleveurs. Les premières annonces faites par la Commission européenne sur
la PAC après 2013 inquiètent l’ouest laitier.


Poussés par une importante demande mondiale en produits agricoles, et en particulier animaux, le prix des viandes a fortement progressé en 2011 : + 14 % en porc, + 10 à 15 % en viandes bovines. La volaille a connu des tendances similaires :
+ 15 % à Rungis pour le poulet standard, + 12 % pour le poulet label rouge, la palme revenant au filet de dinde, avec + 27 %.
Forte demande en produits animaux qui tire les prix
Cela ne signifie pas forcément une amélioration des revenus des éleveurs car le prix des intrants, en particulier des aliments destinés aux animaux, croissent encore plus rapidement. L’aliment volaille, 22 % plus cher qu’en 2010, a connu un nouveau record. Le prix de l’aliment porc a lui, progressé de 35 %. Il atteint en moyenne sur l’année,
256 €/t, soit 4,5 % de plus que lors du sommet de 2008.
Le secteur de l’œuf a connu une année 2011 très paradoxale. Sur le 1er semestre, les cours sont demeuré très bas, conséquence de la surproduction de 2010. Renversement de tendance à partir de juillet : les cours remontent et finissent 2011 à un niveau record (8,42 € les cent œufs). En moyenne annuelle, le prix est 12 % plus élevé qu’en 2010. L’offre est devenue largement inférieure à la demande, la mise aux normes bien être des bâtiments de poules pondeuses ayant généré des baisses et cessations de production.
Bonne année laitière 2011, craintes pour 2012
L’année laitière a été très dynamique grâce à des marchés mondiaux porteurs. En Bretagne cela s’est traduit par une hausse du prix payé au producteur de 8 % et des volumes de 5 %. Les revenus se sont redressés en conséquence après les très mauvais résultats 2010. Mais dans cette filière aussi, le renchérissement des charges (+ 7 %) pèse. Début 2012, face à la hausse de production partout dans le monde, les cours fléchissent. La surproduction referait-elle surface ? En légumes frais, la chute de consommation due à la crise de l’E. Coli, a entraîné une baisse de 26 % des prix. L’industrie agroalimentaire bretonne a connu une année en demi-teinte, avec un bon 1er semestre suivi d’une fin d’année plus difficile, marquée par la crise économique européenne.
Les premières propositions de la commission pour la PAC post 2013, visent une meilleure répartition des aides entre bénéficiaires et une plus grande prise en compte de l’environnement. Mais les mécanismes proposés conduiraient, en l’état, à une baisse des soutiens difficilement soutenable pour les producteurs de lait bretons. Les propositions du parlement européen "adoucissent" en partie la potion. Gageons que les longues négociations qui doivent encore se tenir continueront dans ce sens.
Anne Bras
D’autres chapitres traitent de thématiques transversales :
contexte politique et économique, emploi et compétences, démarches qualités, environnement et territoire, comptes de l’agriculture, industries agroalimentaires.
Cette publication est réalisée avec le soutien financier
du conseil régional.
Elle est disponible auprès de Evelyne Dugué,
à la chambre régionale d’agriculture de Bretagne.
Tél. : 02.23.48.27.42 au prix de 25,50 € TTC port inclus