l'avenir, mot féminin !

Dans le cadre de l'adoption de la loi d'avenir, le débat sur le statut de l'agricultrice et de l'agriculteur, et la prise en compte des actifs, est un élément tout à fait fondamental. L'enjeu est bien-sûr celui de l'égalité de traitement entre les hommes et les femmes, mais aussi, plus largement, de la prise en compte des différentes formes d'activité.
Parce qu'il y a bien aujourd'hui deux enjeux qui se rejoignent, celui de l'égalité et celui de la parité. Jusqu'à il y a peu, la femme et son mari ne pouvaient constituer un Gaec entre eux. Cette question a été réglée, mais reste en suspens celle des conjoints installés en EARL avant 2011. La réalité du terrain avance plus vite que le législateur.
Dans les élevages porcins par exemple, les difficultés de recrutement ont été telles que le métier s'est progressivement ouvert aux femmes. Dans les ateliers d'abord, en améliorant les conditions de travail, en adaptant le matériel, puis dans les esprits. Personne, je crois, ne reviendrait en arrière. Aujourd'hui, du fait de ces évolutions, l'attractivité de ce métier est réelle. Je suis persuadée que cette ouverture, cette féminisation n'est pas qu'une question de statut mais bien la prise en compte et l'acceptation de l'ensemble de la diversité des actifs travaillant en agriculture, l'un passe malgré tout par l'autre. Adapter les matériels à la force physique des femmes bénéficiera à ces dernières, et à tous ceux qui auront chaque jour un peu moins à porter, à forcer. Adapter les ateliers et permettre l'intégration de personnels féminins, c'est évoluer et c'est permettre la pérennisation des activités, notamment en élevage. Adapter le statut des personnes, accepter leur reconnaissance, c'est ouvrir un nouveau projet d'avenir.