Le climat change : un plan d’actions en 4 axes
La chambre d’agriculture de Bretagne, lors de son inter session du 13 mars 2020, a travaillé sur la thématique du climat et examiné les axes de travail à privilégier pour adapter les exploitations agricoles aux évolutions climatiques.

Un plan d’actions à la mesure de chaque exploitation et adaptable aux besoins de chacun, combinant à la fois la partie énergie (réduction des énergies fossiles, utilisation ou vente d’énergie renouvelable) et les gaz à effet de serre (réduction des émissions et stockage de carbone) a été présenté. Une démarche où chacun va puiser la solution adaptée à sa situation. Ces mesures sont cohérentes avec le gain économique : réduction de facture d’énergie, revenu d’énergie renouvelable, crédit carbone potentiel. Les effets du changement climatique commencent à se faire sentir et vont s’amplifier. Il est donc temps de commencer à s’adapter pour limiter les accidents climatiques. Cela passe par un diagnostic de vulnérabilité (sécheresse, coup de chaleur…) ou d’opportunité (nouvelles cultures…) de mon exploitation, permettant de pérenniser l’exploitation dans un nouveau contexte économique. La génération des jeunes agriculteurs doit anticiper ces mesures pour ne pas prendre de "plein fouet" ce changement de climat et pour pouvoir pérenniser leurs exploitations dans ce nouveau contexte.
Quatre axes à travailler
1er objectif : Une exploitation basse consommatrice d'énergie fossile
Pour cela, il faut d’abord réaliser un diagnostic des consommations (électricité, fuel, gaz), les comparer à des références pour évaluer les pistes de gains possibles. Ces gains passent par des pratiques économes (régulation des températures, entretien des matériels…) ou par des investissements en matériel économe en énergie.
2e objectif : Créer de l'énergie renouvelable
Le second volet vise la recherche d’une exploitation à énergie positive en s’équipant de matériel permettant plus d’autonomie (chauffage bois, solaire thermique, autoconsommation photovoltaïque). Pour aller plus loin, il faut ensuite, étudier les opportunités de production d’énergie renouvelable à la vente (photovoltaïque, méthanisation, filière bois…). Ce dernier volet contribue à la production d’énergie en "circuit court" sur le territoire.
3e objectif : Réduire les gaz à effet de serre
La diminution de la consommation des énergies fossiles (objectif 1), permet déjà de réduire une partie des gaz à effet de serre.
Les gaz à effet de serre fortement présents par ailleurs sont la production de méthane (rumination, fermentation des déjections) et le protoxyde d’azote (stockage et épandage des déjections, utilisation d’engrais, travail du sol). Un diagnostic "gaz à effet de serre" permettra de faire un point sur votre situation (état des lieux, pistes à prévoir). Les pistes importantes concernent l’alimentation des bovins (qualité des fourrages, optimisation de concentrés), la gestion du troupeau (place des génisses) et la fertilisation.
4e objectif : Favoriser le stockage du carbone
Le 4e point réside dans les pistes de stockage de carbone. Il s’agit de compenser les émissions résiduelles par le stockage lié aux surfaces en herbe, au bocage, voir l’agroforesterie. Il est possible, aujourd’hui, sous certaines conditions, de rémunérer l’amélioration de mon empreinte carbone grâce au recours des crédits carbone.
L'importance des échanges parcellaires
Cette pratique encouragée depuis de nombreuses années se retrouve au cœur de l’adaptation climatique. Regrouper son parcellaire, c’est augmenter le pâturage des bovins, baisser le coût alimentaire des vaches (moins de concentrés), réduire les déplacements liés au transport (épandage, récolte) en diminuant les consommations de fuel et le temps de travail, stocker plus de carbone par une surface plus importante d’herbe et par le bocage.