Nouvelle alliance
Le Conseil régional termine sa consultation
C'est à Dol de Bretagne que le Conseil régional a terminé sa série de 11 réunions publiques, autour de l'avenir de l'agriculture.

Vendredi 4 mars, à Dol de Bretagne, c'était la dernière étape des réunions publiques voulues par le Conseil régional autour de l'agriculture. "Nous voulons bâtir une nouvelle alliance entre les bretons et leur agriculture, explique Michel Morin, vice-président du Conseil régional en charge de l'agriculture. Alors qu'elle est déterminante pour l'économie régionale, l'agriculture est toujours dans une situation préoccupante. Il faut trouver un nouveau contrat entre l'agriculture et la région, en passant par le dialogue, lui donner un nouveau souffle en gommant les incompréhensions". Avec une ligne budgétaire de 20 millions d'euros, face à des crédits PAC de 600 millions, le Conseil régional ne pourra peser financièrement. Par contre, son rôle politique peut être décisif, en orientant l'évolution de l'agriculture, en défendant sa place dans l'économie régionale.
C'est déjà autour du foncier que le Conseil régional est attendu. Pour défendre leur principal outil de travail, les agriculteurs attendent de l'instance régionale qu'elle encourage à une gestion économe du foncier. Les agriculteurs savent bien qu'ils ne pourront lutter contre l'augmentation de la population mais ils demandent que leur accueil se fasse en consommant le moins de terres agricoles possibles. "Il est possible de reconstruire la ville sur la ville. C'est plus cher mais c'est une orientation que peuvent décider des élus", mentionne Pierre-Yves Mahieu, maire de Cancale. En attendant, les agriculteurs demandent à ce que les outils qui existent soient pleinement utilisés.
Foncier, économie et environnement
Autre sujet crucial pour son avenir, l'agriculture doit dégager suffisamment de revenu. "Les agriculteurs préféraient pouvoir se passer des primes PAC et vivre de la vraie valeur de leurs produits", souligne Jean Baptiste Mainsard, agriculteur à Roz-Landrieux. "D'accord pour défendre la PAC mais en changeant la répartition des aides pour qu'elles soient plus acceptables", rétorque Louis Dubreuil, vice-président du Conseil général.
En plus de trouver les moyens de faire vivre ses actifs, l'agriculture bretonne doit trouver les moyens de concilier sa vocation exportatrice et le développement des circuits locaux. Le tout en allant vers plus d'autonomie énergétique pour contrer la hausse des coûts. Beaucoup va se jouer du côté de la logistique. "Les pays d'Europe du Nord sont nos clients. Il faut nous aider à imaginer la logistique de demain, par la route, le fer ou la mer, pour garder notre compétitivité", plaide Pierrick Gauvin, président de Terres de Saint-Malo.
L'avenir de l'agriculture passe aussi par le renouvellement des générations. Un renouvellement qui faut accompagner, grâce à la formation, les jeunes qui veulent s'installer, qu'ils soient issus ou non du milieu. "Les fermes pédagogiques de nos lycées sont un outil indispensable", rappelle Philippe Pinot, directeur du lycée des Vergers.
S'il a été question d'environnement, cela n'a pas été le point central des discussions. Certains suggèrent pourtant un grenelle breton pour trouver des solutions adaptées aux problématiques du territoire.
Sur toutes ses questions, rendez-vous le 22 avril, à Pontivy, pour la restitution des travaux, avant une adoption des mesures proposées par les conseillers régionaux lors de l'assemblée plénière des 23 et 24 juin.
Il est toujours temps de donner votre avis
Pour ceux qui n'auraient pu assister aux réunions publiques mais souhaiteraient apporter leur contribution à la réflexion, le Conseil régional a ouvert un site internet. Sur http://agriculture.bretagne.fr, chacun peut donner son avis, apporter son point de vue. Le site internet est ouvert jusqu'au 15 mars et consultable jusqu'au 24 juin.