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Le réseau des acteurs bio bretons s'affirme

Asseoir son rôle de réseau de référence pour le développement de la filière bio en Bretagne, telle est l'ambition affichée par IBB, Initiative bio Bretagne. Poussées par des vents favorables, production et consommation doivent se développer en cohérence. D'où l'importance de la mise en réseau, thème central de l'assemblée générale de l'association le 26 avril à Ploërmel.

"Nous sommes à un tournant pour la bio, prenons-le ensemble", invite André Lagrange, président d'IBB, sûr que cette plateforme d'échange, de concertation et de structuration de la filière, "a un rôle majeur pour accompagner le développement de la bio". Car elle a le vent en poupe.

Vague de conversions

"C'est un mouvement de fond depuis 2007 mais en 2015, les surfaces en conversion ont, tout simplement, doublé", constate Céline Rousset, secrétaire générale, qui souligne les atouts et l'efficacité du système de production, "tant sur le plan environnemental qu'en matière d'emplois". Car si 6,5 % de la SAU est en bio, "c'est 10 % des emplois de la production agricole". "On voit une accélération. Il y a 17 % de conversions supplémentaires entre 2014 et 2015, notamment avec les crises agricoles. On va être dans une des régions les plus impactées". "Et s'il est difficile de s'en féliciter", enchaîne André Lagrange. "Il va falloir faire face en terme d'accompagnement et mettre en adéquation la production et le marché, aller progressivement. IBB a aussi un rôle de régulation", relèvent, entre autres missions, les administrateurs. Le temps des pionniers "est révolu, certains viennent à la bio pour son efficacité économique". Dont acte pour ces responsables qui constatent l'évolution à l’œuvre. "Derrière, toute la machine doit suivre et il va falloir des moyens", réclament-ils alors que la menace des budgets contraints, de l’État et des collectivités, plane. Inquiétude écartée pour 2016 par la Draaf et la Région qui ont assuré du maintien des enveloppes allouées.

Communication, filières, recherche

"La Région a toujours été attentive à la bio", se félicite Céline Rousset pointant que "les aides ne se résument pas qu'à celles dédiées à la conversion, il y a aussi la restauration collective. Nous valorisons la charte "Il fait bio dans mon assiette" car il faut de la régularité pour construire une vraie filière", mission d'IBB. Présente notamment au salon d'affaires régional Prorestel à Saint-Malo, la structure vient d'éditer le premier catalogue proposant une offre collective de produits bio bretons dédiés aux cafés, hôtels, restaurants. "Nous comblons là un manque et jouons notre rôle d'interface en facilitant notamment les initiatives et la communication entre l'amont et l'aval", relève Gilles Barbé, vice-président. "Mettre en relation les opérateurs, c'est ce qui est efficace pour construire les filières", rappelle Céline Rousset à l'évocation de la prochaine édition des rencontres d'affaires professionnelles de la filière bio en Bretagne, le 24 novembre prochain à Lorient. Ou, sous un angle plus technique, l'édition du rendez-vous Tech&bio du grand-Ouest, les 1er et 2 juin prochains à la station de Kerguéhennec, à Bignan (56), "pour montrer que la bio en Bretagne, c'est dynamique et très high-tech". Parmi les priorités listées, "devant les surfaces qui vont arriver, le stockage des céréales est un enjeu essentiel, tant pour l’alimentation humaine qu'animale", pointent les représentants d'IBB, dont la structure est chef du projet national Sécalibio, visant à sécuriser les systèmes alimentaires riches en protéines pour les monogastriques 100 % bio.

Développer le réseau

Et face "aux 10 % de croissance annuelle du chiffre d'affaires de la bio, la feuille de route nous est donnée par le plan gouvernemental ambition bio", résument les responsables qui voient aussi les surfaces de magasins bio se développer. "On a du mal à suivre en production. La bio est une opportunité pour la profession, il ne faut pas se tromper, il faut accompagner ce développement, il y a de nouvelles techniques, des marges de progrès importantes", estime André Lagrange. En la matière, la recherche, autre vocation de la structure pour coordonner les actions bretonnes et valoriser les résultats, n'en est qu'au tout début. D'où le soin apporté au réseau : "il est essentiel. Nous devons le faire vivre, le dynamiser et être proches de nos adhérents, accueillir encore plus d'opérateurs car nous avons cette spécificité de toucher tout le monde, depuis l'amont jusqu'à l'aval".

IBB : 150 adhérents de l'amont à l'aval

Née en 1995, cette plateforme ouverte à tous les acteurs de la filière bio en Bretagne est composée de près de 150 adhérents. Elle compte dans son réseau entreprises, agriculteurs, chambres d'agriculture, préparateurs... jusqu'aux consommateurs. Elle a pour vocation de contribuer au développement et à la promotion de la filière agriculture biologique et des ses produits biologiques, de renforcer leur développement économique et/ou leurs activités. Lieu de concertation, et de construction de projets, ses missions s'articulent autour de trois pôles : promotion, filières et recherche-expérimentation.

Le réseau est un accélérateur

Pour souligner l'importance du réseau et la manière d'y optimiser sa présence, c'est à Michelle Jean-Baptiste, auteure, conférencière, entre autres..., qu'IBB a confié le soin de la démonstration. Car le réseau, "rien de tel pour s'informer", a-t-elle rappelé, tout comme ses bienfaits, "pour parler à ses pairs, échanger, partager son expérience, se confier, être rassuré. Grâce au réseau, on relativise et on trouve le bon tuyau". Beaucoup d’avantages personnels et professionnels sont à y puiser : "C'est un accélérateur. Si on le travaille bien et longtemps, on va en récolter beaucoup de ses fruits". Encore faut-il pratiquer la "réseau attitude" et la développer. "Mettre en place une dynamique de réseau, c'est développer un réel intérêt à l'autre. Le réseau ne se brusque pas", il ne se décrète pas non plus. "Il faut l'installer dans la confiance, laisser le temps de la relation" ou encore "être dans une relation humaine, pas juste une relation de business". Sans négliger d'être sur les réseaux sociaux, "pour être visible, rassurer et apporter de la légitimité". Et sans omettre ses réseaux "naturels", voisins, amis, médecin, commerçants... "Faite en la cartographie". Mais il faut aussi savoir les choisir : "Testez-les avant d'adhérer", conseille la spécialiste.

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