Le saule à la rescousse des petites communes
Première coupe de saules sur la commune d'Yvias, mercredi 26 novembre. La commune qui a choisie en 2006 le TTCR (taillis à très courte rotation) pour optimiser son système de traitement des eaux usées, a accueilli une machine unique en France.

La commune d'Yvias a reçu pour sa 1ère récolte de taillis de saule à très courte rotation (TTCR), l'unique outil de récolte en France "tiges entières", inauguré à cette occasion. Le 2ème du genre en Europe après l'Irlande (hors Danemark où elle a été conçue). Dans la parcelle de 1,5 ha de saules plantés en 2006, le terrain détrempé par les pluies des derniers jours ne facilite pas la tâche. Achetée fin 2007 par la Cuma régionale Breizh Energie, la machine a été choisie pour travailler en condition hivernale. La remorque, équipée deux scies circulaires et de chaînes, ne pèse que 7 tonnes à vide et s'adapte mieux à la portance des sols, permettant une plus grande souplesse de récolte. Avec ses 17 tonnes, l'option "ensileuse" a été écartée. Les tiges récoltées à la vitesse de 0,2 à 0,5 ha par heure, sont déchargées en bout de parcelles et reprises après séchage pour être broyées, 2 à 3 mois après. Le bois déchiqueté sera valorisé dans des chaudières sur le secteur ou servira de paillage. "Sur la commune, la dispersion des bâtiments communaux n'a pas permis de lancer un projet de chaudière", justifie le maire d'Yvias, Jean François Guillou.
Une solution pour les petites communes
En Bretagne, on compte 100 hectares de TTCR plantés dans le cadre du programme européen Wilwater, de 2004 à 2007. Le but : coupler l'épuration à la valorisation du bois de chauffage. Parmi les communes des Côtes d'Armor à s'être lancées dans le TTCR de saules à l'époque : la commune d'Yvias. Confrontée au taux de rejet de ses eaux traitées qui débouchent dans un petit ruisseau affluent du Leff, la commune se devait de renforcer l'efficacité du traitement de ses eaux usées. "Aérer la lagune en système forcé, nous revenait à 4 000 € par an de coût de fonctionnement pour un équivalent de 150 habitants ", relate Jean François Guillou qui trouve la facture trop salée pour une commune aussi petite. L'alternative choisie, d'irriguer les effluents sur des TTCR par un système de micro-irrigation enterrée, "devrait diviser au moins par deux le coût de fonctionnement", avance-t-il. Normal, une fois planté, le saule se récolte tous les 3 ans, et ce sur un cycle d'une durée de 20 ans. Tout dépendra toutefois de la valorisation ultérieure du bois. Depuis, d'autres communes marchent sur les sillons d'Yvias : Plourhan, Glomel ou encore Broons se mettent au saule.