L’écotaxe : un impôt insupportable pour l’ensemble des Bretons
Dans un contexte plus que tendu qui entraîne déjà en Bretagne des crises ou faillites économiques plurielles, l’écotaxe est en Bretagne l’impôt de trop. En effet, dans le dispositif actuel, les entreprises bretonnes devraient payer par an au moins 40 millions d’impôts supplémentaires à l’Etat. Ce chiffre laisse parfois froid des populations pensant que les "patrons" ou les entreprises peuvent payer des impôts supplémentaires. C’est oublier que nombre se sociétés bretonnes (producteurs, transporteurs…) ont actuellement le couteau sous la gorge et ne peuvent plus souscrire à des charges supplémentaires. Cette taxe ne pourra donc être que répercutée sur le consommateur breton avec une hausse des prix que l’on peut estimer entre 3 et 5 %. L’écotaxe n’est pas un sujet concernant les chefs d’entreprises mais une pénalité de plus qui va réduire le train de vie des Bretons. De même, cette taxe s’oppose au principe sempiternel de la gratuité des routes en Bretagne et, si elle est appliquée, aura des effets désastreux sur la compétitivité bretonne. Imaginons qu’un navire de poulet brésilien débarque à Brest et affrète un camion pour livrer sa cargaison à Rungis, il paiera une fois l’écotaxe. A l’inverse, les Bretons paieront trois ou quatre fois cette taxe puisqu’il faut souvent alimenter par camion en céréales les élevages avicoles, récupérer régulièrement la marchandise, transporter les volailles vers les industries de transformation agroalimentaires, exporter. En raison des surcoûts, cette inégalité de traitement serait fatidique pour nombre d’activités agroalimentaires (le porc, l’élevage bovin, le poulet…) dont on connaît pourtant la fragilité.
D’autre part, cette taxe éventuelle impose toute une série d’équipement coûteux évidemment à la charge des entreprises (installation obligatoire de boîtiers dans les camions, immobilisation du camion en cas de dysfonctionnement …). Elle va directement pénaliser la Bretagne et surtout la Basse Bretagne victime de son éloignement relatif. Si je dois encore payer pour aller vers Rennes, pourquoi ne pas m’y installer ? Le processus risque donc de pénaliser considérablement les départements plus excentrés du Morbihan, des Côtes d’Armor et surtout du Finistère. Enfin, il paraît évident que ces portiques sont pour lors destinés aux poids lourds mais ne manqueront pas d’ici quelque temps d’être étendus aux véhicules légers. Si rien n’est fait, le repérage des plaques de poids lourds va bien sûr s’étendre à tous et il pourra pour chacun en coûter de 14 à 19 euros pour faire un Rennes-Brest. Rappelez-vous. En 2008, le P.D.G de Cofiroute souhaitait imposer des péages en Bretagne. Grâce aux actions des bretons, il a bénéficié d’une "promotion" … et l’on n’a plus jamais entendu parler de ce sujet en Bretagne. Sauf que la pieuvre ressurgit et que l’on cherche à nous imposer actuellement des mesures encore plus lourdes. Les bretons vont-ils rester insensibles à cette taxe qui détruit nos voies accessibles et gratuites, ruine nos entreprises et nos emplois, pénalise notre compétitivité et lamine le pouvoir d’achat ?