Aires protégées
Les acteurs du milieu rural disent stop
Agriculteurs, forestiers, propriétaires ruraux et chasseurs parlent d'une seule voix pour dénoncer les projets d'arrêtés biotope.

Créée dans le cadre du Grenelle de l'environnement, la Scap, stratégie nationale de création d'aires protégées, vise à placer 2% du territoire national en zones naturelles. Dans le Finistère, l'Administration a organisé une réunion de concertation le 16 mai dernier. "Un simulacre de concertation", dénoncent les acteurs du milieu rural, FDSEA et JA pour les agriculteurs, le syndicat des forestiers, la propriété rurale et la fédération des chasseurs, qui demandent des réunions d'information au plus près du terrain. Car, en plus des sites déjà répertoriés, quatre nouvelles zones seraient retenues pour l'application d'arrêtés biotope : en presqu'île de Crozon, Pays d'Iroise, Baie d'Audierne et Monts d'Arrée.
"Depuis 1992, la Bretagne a perdu 9% de sa surface cultivée, rappelle Pascal Prigent, secrétaire général de la FDSEA. Ca suffit ! Nous demandons un moratoire". Un avis que partage Jean-Claude Sparfel. "Dans ces zones, tous les projets de création d'activité économique seront retoqués, prévient le président du syndicat des forestiers. En cette période de crise, on a pourtant besoin de travail !" "Les activités ludiques seront également rayées de la carte", rajoute Pierre Ménez, le président des chasseurs. Une mise sous cloche qui exaspère aussi le syndicat de la propriété rurale. "L'Etat veut s'accaparer le foncier agricole et forestier. Le droit de la propriété n'est pas respecté". Autant d'arguments qui ont poussé les uns et les autres à s'unir pour faire valoir leur position. "On dit stop".
Hasard du calendrier, c'est aussi le week end dernier que s'est tenu un festival de musique rock et électro en plein coeur des Monts d'Arrée. "Il faut que le public s'approprie ce lieu magnifique au lieu d'en faire une réserve d'Indiens", estime Gilles Morvan, agriculteur à Lopérec, dont les terres ont accueilli 2 200 personnes, sans incidents majeurs.