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Les bonnes intentions de François Hollande

Temps d'automne, mardi matin, à l'ouverture du 26e Space, temps de crise, aussi, avec, ici et là, quelques banderoles syndicales portées par des salariés de PSA ou Doux aux entrées principales du parc des expos de Rennes. Temps inaugural, enfin, avec sa cohorte de gendarmes en faction. Pour la troisième fois de son existence, le Space recevait un Président de la République. A l'issue d'une longue visite, François Hollande a prononcé un discours de bonnes intentions à l'égard de l'agriculture, sans autre annonce que celle de la présentation d'un plan d'action par Stéphane Le Foll, le lendemain en Conseil des ministres.

Le Président de la République a souhaite que sa visite au Space soit considérée comme un "acte de confiance en l'avenir".
Le Président de la République a souhaite que sa visite au Space soit considérée comme un "acte de confiance en l'avenir".
© terra

Plus de trois heures de visite dans les différents halls du salon, d'innombrables sollicitations au fil des stands, le Président de la République, François Hollande, a de toute évidence voulu montrer son attention aux préoccupations de l'agriculture en allant d'abord au contact des agriculteurs, mardi après-midi, lors du rituel parcours inaugural du premier salon français des productions animales, comme il l'avait fait le matin, dès son arrivée à Rennes, en rencontrant les représentants des salariés de PSA, comme il l'aura encore fait en soirée en rencontrant les représentants des salariés Doux. A chaque fois, la même volonté affichée d'assurer ses interlocuteurs du jour que l'Etat serait là, et ne laisserait personne au bord de la route. Et, de fait, personne n'est venu contrarier cette visite  présidentielle sur des terres bretonnes malmenées par les crises. Pour autant, pas d'annonces concrètes.
Au très limpide état des lieux de la situation de l'agriculture française, et plus particulièrement celle des éleveurs, exposé par  Jean-Michel Lemétayer en préambule du discours présidentiel, François Hollande a répondu en affichant son adhésion aux constats formulés par le président du Space. Ainsi, de la flambée des matières premières, qui pour Jean Michel Lemetayer "montre à quel point il est grand temps de remettre de la régulation à tous les niveaux, alors qu'on n'a cessé de la démanteler depuis des années". "Le besoin d'une gouvernance mondiale est criant", ajoutait-il en affirmant que "la France et l'Europe ont un rôle déterminant à jouer pour remettre en oeuvre des vraies politiques de gestion de marchés et de crises, qui passent par la mise en place de stocks stratégiques". Maintien du budget de la PAC, constitution d'un fonds de solidarité céréaliers-éleveurs, création d'outils fiscaux pour amortir les fluctuations de prix, préservation de la compétitivité de l'agriculture : Jean Michel Lemétayer a énuméré la longue liste des attentes d'un ensemble agricole agroalimentaire "qui contribue à l'équilibre du territoire, à la balance commerciale et à l'emploi".

Reconquête

Un message de toute évidence entendu et compris par le Président de la République. François Hollande n'a eu de cesse d'affirmer ses bonnes intentions sur tous les points, en rappelant d'abord sa vision : "faire des secteurs agricoles et agroalimentaires un moteur de croissance et un atout du redressement productif", en s'étonnant, par exemple, que la France soit passée de la deuxième à la quatrième place mondiale en matière d'exportations agricoles. "Il nous faut partir à la reconquête, tout devra être mobilisé". Pas question que la PAC "devienne une variable des ajustements budgétaires européens". Sanctuarisation du foncier agricole, gouvernance mondiale, mécanismes de gestion des marchés, contractualisation, outils fiscaux pour lisser les variations de revenu : le Président de la République a égrainé les pistes de travail d'un plan d'action qui devait être présenté le lendemain (mercredi) par Stéphane Le Foll en Conseil des ministres. "L'enjeu des productions animales est une priorité", a clamé le Président de la République sans entrer dans le détail des mesures gouvernementales susceptibles d'être prises en ce sens. Même posture d'intentions louables sur les questions environnementales. Evitant soigneusement les sujets qui fâchent, le Président de la République a affirmé que "produire mieux n'était pas synonyme de produire moins, mais qu'il fallait produire mieux et plus, et différemment" avant de conclure en souhaitant que l'on apprécie sa visite du salon des productions animales comme "un acte de confiance en l'avenir".
Paul Jegat

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