Les éleveurs et l'économie circulaire

La Fédération régionale des Geda et le réseau Trame ont organisé durant le Space trois déjeuners-débats entre éleveurs. L'un d'eux avait pour thème l'économie circulaire, ou comment les "déchets" retrouvent de la valeur au sein d'une entreprise et d'un territoire. Exemple avec Daniel Barré, éleveur laitier dans le Finistère qui a monté un projet de méthanisation "un peu fou", après sept longues années de démarches. 4 500 tonnes de lisier sont depuis valorisées chaque année, ainsi que 2 500 tonnes de graisses de l'agroalimentaire. L'unité produit 2 MkW (l'électricité de 1 500 habitants hors chauffage), de la chaleur - réutilisée dans une serre pour la production de roses qui sont ensuite vendues localement - et 10 000 m3 de digestat utilisés comme fertilisant. Le cercle est vertueux mais ne poussons pas le système trop loin, comme en Allemagne, s'accordent à dire les participants, pays où le développement de la filière s'est accompagné d'une hausse du prix du foncier, où des prairies ont dû être cassées pour produire le maïs alimentant les unités, où le prix de l'électricité est aussi le plus cher d'Europe. "L'économie circulaire doit être réfléchie à l'échelle globale d'un territoire car ce qui peut être pertinent à l'échelle individuelle ne l'est pas forcément sur un plan plus large", estime André Touchais, agriculteur en Ille-et-Vilaine. Et si elles sont vertueuses, ces initiatives d'agriculteurs dans les énergies renouvables ne sont pas toujours compétitives (ex. du bois bocager), ce qui suppose un soutien fort des élus et des collectivités pour les développer.