Jeunes agriculteurs
Les installations reculent de 20%
En 2009, 110 jeunes agriculteurs se sont installés avec les aides, contre 139 en 2008. Explications lors de l'assemblée générale de l'Adasea, le 26 mai dernier, à Pleyben.

Après les autres départements bretons, où l'Adasea a purement et simplement disparu ou s'est fondue dans les services de la chambre d'agriculture, c'est au Finistère de connaître des difficultés sérieuses, avec un déficit de l'ordre de 67 000 €. "Le financement de l'Etat, qui représente le tiers des produits, a diminué de 15% en 2009", indique Serge Le Doaré, trésorier de l'Adasea. Et les crises agricoles n'ont rien arrangé, entraînant un surcroit d'activité pour l'Adasea mais aussi des difficultés à se faire payer.
Une année difficile
"Après 7 années de réductions drastiques des crédits d'Etat, le Ministère de l'agriculture a acté une nouvelle baisse de 11% de la dotation nationale pour 2010, s'inquiète Hervé Le Saint, le président. Après l'arrêt du financement de l'accompagnement des mesures agroenvironnementales et des transferts de droits à primes, au profit de prestations facturées, l'accompagnement des agriculteurs en difficulté ne pourra pas bénéficier de crédits en 2010". La dotation ne suffira pas, non plus, à accompagner tous les candidats à l'installation. Et obligera l'Adasea à réduire son effectif.
Moins d'installations en lait
L'assemblée générale de l'Adasea est aussi l'occasion de faire le point sur l'installation dans le département. En 2009, 110 dossiers ont été agréés, "le niveau le plus bas depuis 10 ans". Une réduction forte, - 20%, que l'on retrouve aussi au niveau régional et national, - 18%. "La crise est passée par là, estime l'Adasea. En 2008, il y avait 79 projets d'installation en lait, et seulement 56 en 2009. A elle seule, la production laitière explique la chute du nombre d'installations". Et le début 2010, avec 43 dossiers agréés au 18 mai, laisse augurer d'un cru identique à 2009.
Le candidat à l'installation est âgé, en moyenne, de 28 ans et, dans un cas sur 4, est une femme. Leur niveau de formation continue à croître, avec 43% titulaires, au minimum, d'un BTS, contre 35% en 2008. L'installation en société suit la courbe inverse : elle concernait 59% des jeunes en 2009, contre 69% un an plus tôt.
Et plus de vente directe
Un candidat sur trois n'est pas issu du milieu agricole. Si le lait reste la production principale, avec 37% de dossiers, le maraîchage et les légumes représentent désormais presque une installation sur 5, avec un tiers des projets qui prévoit de la vente directe. "Aujourd'hui, 10% des installations se font en bio. Et 17% prévoient de la vente directe ou de la transformation à la ferme", indique l'Adasea.
Le boom des installations non conventionnelles
Pour tenter de mieux cerner ces "installations non conventionnelles", qui comprennent aussi des productions peu connues dans la région, brebis, chèvres, chevaux..., l'Adasea a mené l'enquête. Et dénombré 352 jeunes installés sur de tels projets en Bretagne entre 2001 et 2008. Un peu plus âgés que la moyenne des candidats à l'installation, 30,4 ans contre 28,6 ans, ils sont aussi plus nombreux à ne pas être issus du monde agricole, 56% contre 21%, et à s'installer en individuel, 53% contre 26%. Si la surface dont ils disposent est faible, 32 ha contre 73 ha en moyenne, la moitié d'entre eux dispose de moins de 14 ha.
Sans surprise, le coût de leur installation est plus faible : 124 000 € contre 230 000 € en moyenne en Bretagne. Mais le revenu, lui, est du même ordre : 21 129 €/UTAF en "conventionnel", 22 383 € en "non conventionnel". De quoi tordre le cou à certaines idées reçues, même si ces chiffres méritent d'être affinés un peu. "Pour les établir, nous sommes partis de la comptabilité fournie au moment du second versement de la DJA", indique Emmanuelle Boscher, directrice de l'Adasea. L'échantillon ne comprend donc que 58 jeunes, installés entre 2001 et 2004. "Il s'agissait de projets bien préparés avec, au final, des revenus conformes aux attentes".