Les légumes en manque de vitamines
Coût de l'énergie, crise du chou-fleur, refonte de l'organisation économique… Dans un tel contexte, l'UCPT entend bien garder intact son esprit d'initiative. Le point lors de l'assemblée générale du 16 mai dernier.

Le coût de l'énergie s'affole, la situation est sans appel. "Tout indique que nous sommes entrés dans une longue période d'énergie chère. C'est d'autant plus inquiétant que la rémunération des tomates ne cesse de baisser depuis deux ans", indique Joseph Rousseau, président de l'UCPT lors de l'assemblée annuelle à Tréguier. Depuis 2000, des pistes ont été explorées pour trouver des schémas moins gourmands en énergie : écrans thermiques, plantation tardive, diminution du chauffage…. Mais si les producteurs sous abri ont pu compenser partiellement les hausses de coûts, l'énergie, 2e poste de charge, est devenue trop élevée. Joseph Rousseau demande un coup de pouce des pouvoirs publics : approvisionner en gaz naturel les secteurs du Trégor, de la presqu'île de Lézardrieux et de Plouha ; aider l'investissement dans des pompes à chaleur et la cogénération ou encore élaborer une vraie politique énergétique en Bretagne en collaboration avec les producteurs. La production de plein champ n'est pas en reste. La campagne 2007-2008 a été rude pour les légumes d'hiver. En chou-fleur, l'absence d'hiver et le report des retards accumulés à l'automne ont provoqué un déséquilibre de l'offre et de la demande. "Cette 2e année de crise est lourde de conséquence", déplore Joseph Rousseau, qui dépeint un tableau sombre. "Outre la situation de trésorerie tendue, on annonce pour la prochaine saison une diminution sensible des emblavements en chou-fleur".
Un cadre réglementaire incertain
"La situation serait plus facile, si le cadre réglementaire et politique était clarifié", soupire le président de l'UCPT. Car côté réglementaire, l'heure est à la refonte dans un souci de "nationalisation" des actions. La charpente de l'organisation économique actuelle du Cérafel, constituée de comités de bassin, pourrait se fissurer. "Nous ne voulons pas que la nouvelle organisation raye d'un trait de plume 40 ans de succès de l'organisation légumière en Bretagne", a insisté, opiniâtre, Joseph Rousseau.
Dans un tel contexte, on note une volonté d'ancrer de nouvelles perspectives d'avenir. Nouveaux produits (mini carotte, mini aubergine, nouvelles variétés de tomates…), nouveaux emballages : avec l'équipe marketing "Prince de Bretagne", la Sica de Saint Pol de Léon et Terres de Saint-Malo, l'UCPT travaille l'innovation et la diversification, points d'orgue d'une impulsion nouvelle.