Les retraités agricoles réclament l'équité !
Après une dure vie de labeur, le secteur agricole ne demande que l'équité avec les autres régimes de retraite. Des revendications qu'a rappelé la section des Anciens lors de son assemblée générale, le 26 avril dernier à Plonévez du Faou.

"Les retraites agricoles sont les plus basses de tous les régimes : 800 €/mois pour un chef d'exploitation à carrière complète contre une moyenne française à 1 600 €, tous régimes confondus". C'est devant une salle comble que Jean Tromeur a ouvert l'assemblée générale de la section des anciens exploitants de la FDSEA, le 26 avril dernier à Plonévez du Faou. Et, cette année encore, les griefs ne manquent pas !
75% du Smic
"Porter les retraites agricoles à 75% du Smic était un engagement du candidat Hollande aux élections de 2012. En 2016, on devrait parvenir à 74%. Mais les engagements de financement n'ont pas été respectés". Et le président de la section des anciens de dénoncer un tour de passe-passe : au lieu de la solidarité nationale, c'est le régime agricole qui est mis à contribution, via l'attribution de points de RCO, retraite complémentaire obligatoire. "C'est scandaleux". Comme l'est aussi la revalorisation obtenue en octobre 2015, après trois ans de gel. "0,7 à 0,8 €/mois, pas même le prix d'une baguette de pain !"
Les 25 meilleures années
"Nous demandons l'équité". Après avoir rencontré le préfet, la section des anciens ira d'ici peu porter ses revendications auprès des députés et sénateurs. "Comme pour les salariés, il faut que nos retraites atteignent 85% du Smic, indique Jean Tromeur. Et qu'elles soient calculées sur les 25 meilleures années". Un changement qui, à lui seul, induirait une augmentation de 250 €/mois, selon la MSA. "Nous demandons aussi la forfaitisation de la bonification pour enfants. Et le rétablissement de la demi-part supplémentaire pour les veufs et veuves".
Aider le maintien à domicile
2016 a vu le démarrage de la nouvelle loi santé. "Nos premières propositions sur une loi dépendance datent de 2005, se souvient Jean-Paul Bizien. Notre principal souci, c'est le reste à charge : comment financer une maison de retraite à 1 800 ou 2 000 €/mois quand la retraite agricole oscille entre 700 et 800 € ?" La nouvelle loi y répond en partie, notamment en améliorant les aides pour le maintien à domicile. "Des mesures que les retraités contribuent aussi à financer, précise le président de la SNAE, la Section nationale des anciens exploitants. Depuis 3 ans, la Casa, la contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie prélève 0,5% sur nos retraites".
L'adoption de la nouvelle loi Léonetti, sur la fin de vie, donne aussi l'occasion à Jean-Paul Bizien de lancer un appel aux adhérents de la section des anciens. "De nombreuses structures recherchent des bénévoles pour se rendre dans les hôpitaux les maisons de retraite ou les centres de soins palliatifs pour rendre visite aux malades, qui souffrent aussi de solitude".
La section en quelques chiffres
3 800 adhérents,
4 Voix des anciens expédiés par an,
450 personnes aux 5 réunions inter-cantonales organisées cet hiver,
215 participants aux 3 voyages organisés en Pologne, Angleterre et Côte d'Azur,
1 journée de retrouvailles, le 25 août prochain.