PAC D'APRÈS 2013
"L'Europe a besoin d'une politique agricole forte"
Si la réforme est loin de lui sembler parfaite - faute de budget suffisant notamment – Stéphane Le Foll, député européen, apprécie que l'Europe ait pris conscience de l'importance de son agriculture.

Rapporteur du budget au titre de l'agriculture, le député européen PS Stéphane Le Foll suit de près la réforme de la PAC. Vendredi 26 novembre, invité par Jean-René Marsac, député de la circonscription de Redon, à Goven (35), il a donné son avis sur les orientations de la prochaine mouture.
Cette nouvelle PAC doit permettre à l'Europe d'adapter son agriculture à deux grands défis : nourrir une population en augmentation et s'adapter aux enjeux environnementaux. "Une chose est admise par tous, l'agriculture est stratégique, souligne Stéphane Le Foll. L'Europe ne veut pas être un continent qui, pour se nourrir, dépend du choix des autres. Reste à voir comment réagir".
C'est là que les ambitions se compliquent faute de finance. "Le débat budgétaire va être très dur", prévient le député européen. Les Etats veulent mettre moins dans les finances communautaires. Sur les 2,91% d'augmentation prévue pour le budget 2011, 2,5% sont déjà dédiés au nouveau service de politique extérieure. "Il nous faut encore trouver 4 milliards pour le projet Iter, note Stéphane Le Foll. La seule façon d'en finir avec les querelles entre Etats sur le budget serait que l'Union ait des ressources propres". Difficile à envisager dans le contexte économique actuel.
En attendant d'y voir plus clair sur les finances, Dacian Ciolos, le Commissaire à l'agriculture, a commencé à dessiner le visage de la PAC d'après 2013. La politique s'appuiera sur 2 piliers, l'un pour le soutien à la production, l'autre axé sur le développement durable.
Pour le PS, le grand manque de cette réforme est l'absence d'outils pour faire face à la volatilité des prix. "Cela reste une réforme d'inspiration libérale, même si Dacian Ciolos est plus attaché à la régulation des marchés et aux productions de qualité que ne l'était Mariann Fischer-Boel", remarque Stéphane Le Foll. Le député socialiste a noté une politique spécifique pour les petites exploitations. "Il faut encore voir ce que la Commission entend par petite exploitation, mais ça peut nous aider à soutenir l'agriculture périurbaine et les circuits courts", envisage-t-il.