Energie
L'heure est aux économies !
L'économiser ou la produire : cette année, le CER France Finistère a mis l'énergie au cœur de ses assemblées locales.


Avec une raréfaction des énergies fossiles, une population mondiale qui croît et une augmentation de la demande estimée à + 55% d'ici 2020, il y a fort à parier que l'on va assister, dans les années à venir, à une augmentation durable du prix de l'énergie. Même si, pour le moment, le prix du pétrole joue au yoyo : 20 à 30 € le baril au début des années 2000, 85 € au plus fort de l'envolée spectaculaire de 2008, avant de retomber à 43 € au 18 novembre, pour cause de crise économique et de ralentissement de l'économie mondiale.
Optimiser l'existant
A l'heure où tous les postes de charges flambent, jeter un œil sur sa consommation d'énergie peut se révéler payant. "Une exploitation laitière dépense entre 41 et 82 €/ha sur le poste énergie", détaille Thierry Pouliquen. En aviculture, aussi, les écarts sont considérables : au sein de l'échantillon CER France Finistère, la consommation passe de 60 à 180 kwh/m² entre le quart inférieur et le quart supérieur ! "Avant d'investir, il faut donc optimiser l'existant", préconise le conseiller d'entreprise, qui cite, pêle-mêle, le passage du tracteur au banc d'essai, une conduite et du matériel adaptés, l'entretien de la chaudière en serres, l'entretien de l'installation de chauffage, de ventilation et la vérification de l'étanchéité dans les bâtiments avicoles...
Modifier ses pratiques
Parfois, il suffit de modifier ses pratiques, sans investissement supplémentaire, pour économiser : changer de variétés ou de date de plantation en tomates, passer aux TCS, techniques culturales simplifiées, qui permettent de gagner de 10 à 40 litres de gazole à l'hectare et, cerise sur le gâteau, d'économiser aussi en temps de travaux, de l'ordre de 45 min à 2 heures à l'hectare !
Mais, parfois, vouloir économiser demande, d'abord, d'investir plus ou moins lourdement, selon que l'on souhaite s'équiper d'un récupérateur de chaleur sur le tank ou d'un pré-refroidisseur de lait, d'un échangeur de chaleur en production porcine, d'une chaudière à bois ou d'une pompe à chaleur en serre, ou revoir l'isolation de ses bâtiments avicoles.
Et produire de l'énergie ?
Mais les agriculteurs sont aussi de plus en plus nombreux à vouloir devenir producteurs d'énergie. Et, de panneaux photovoltaïques à poser sur les toitures des bâtiments d'élevage à la méthanisation en passant par l'éolien, les possibilités sont nombreuses ! "Le Grenelle de l'environnement a fixé la part des énergies renouvelables à 23% à l'horizon 2020 alors qu'on n'en est, aujourd'hui, qu'à 6,2%", rappelle Thierry Pouliquen.
Le marché est donc porteur et l'Etat aide ces énergies en rachetant l'électricité produite à un tarif préférentiel. "Il y a déjà des réalisations concrètes mais les freins restent nombreux, à commencer par une procédure administrative lourde". Les investissements sont lourds et le retour sur investissement long. "Pour se lancer, mieux vaut partir d'une situation financière saine, prévient le conseiller d'entreprise. Si le prix d'achat est garanti, le niveau de production de l'électricité ne l'est pas et il y a toujours un risque".