Légumes industrie
L'irrigation compromise par les zones humides ?
Du fait de la réhabilitation des zones humides, la majorité des plans d'eau d'irrigation en Bretagne devront utilisés la géomembrane, avec un surcoût non négligeable.

"Sur les 430 000 m3 de projets entre 2011 et 2013 en Morbihan, 70% sont obligés de recourir à la géomembrane", rapporte Serge Le Bartz, vice-président de l'Union des organisations de producteurs de légumes industrie de Bretagne (UOPLI), lors de l'assemblée générale, le 29 mars à Concarneau (29). "Si on nous impose cela, qu'on nous aide", manifestent les adhérents de l'UOPLI qui comptent donc demander une aide auprès de l'Agence de l'eau, comme il en existe dans d'autres régions de France, pour financer le surcoût - l'investissement s'élevant à 6-8 €/m3 en géomembrane, contre 3 € avec des matériaux hydromorphes.
"L'irrigation reste un sujet sensible y compris pour nous en Bretagne", ajoute Georges Galardon, président de l'union. Elle concerne 50% de la surface en légumes industrie implantée dans la région, principalement en Finistère et Morbihan. Une part qui nécessiterait d'être augmentée compte tenu des sécheresses printanières et estivales.
Prélèvement hivernal
"On veut bien remonter les réserves mais avec la possibilité de prélèvement hivernal en complément", ajoute enfin Serge Le Bartz, inquiet de la tournure des discussions au sein des différents Sage qui risquent d'aboutir sur des restrictions très importantes en matière d'irrigation. Le schéma directeur de développement de l'irrigation, élaboré par l'UOPLI en partenariat avec la chambre d'agriculture et la DDTM du Morbihan, pourrait alors être un argument en faveur des légumes industrie dans les différents CLE des Sage. Cela soulève aussi pour les adhérents le problème de la qualité de l'inventaire des zones humides.
"L'irrigation est tellement importante en matière de qualité et de productivité que l'UOPLI a décidé d'adhérer à Irrigants de France, conclut Georges Galardon, qui invite par ailleurs les syndicats départementaux à "regrouper l'animation régionale de l'irrigation au niveau de l'UOPLI".
Stabilité des surfaces bretonnes
"2012 repart sur un printemps sec, souligne Georges Galardon, président de l'UOPLI. On ne sait pas encore si le scénario de 2011 va se reproduire avec une partie des surfaces qui n'avaient pas été semées". "Si les surfaces avaient partout reculé en 2011, selon Cécile Gracianette, du Cénaldi, elles repartent à la hausse cette année dans toutes les régions, sauf en Bretagne où les prévisions s'élèvent à 23 000 hectares soit -2% par rapport aux surfaces réalisées en 2011". Les évolutions sont notamment importantes en pois (-14% en France et en Bretagne, sur une des principales productions bretonnes), de même qu'en brocolis et en chou-fleur.