Mesdames et Messieurs les politiques...

La semaine prochaine est une semaine importante pour l’agriculture bretonne et pour l’élevage de l’Ouest puisque c’est le Space. Rendez-vous incontournable, mettant en avant toute la modernité de l’agriculture d’aujourd’hui et redonnant un sentiment de fierté aux éleveurs qui s’y rendent. Tous les politiques vont d’ailleurs s’y presser. Très bien, mais qu’ils n’y viennent pas pour rien !
La revue des messages politiques et des retours médiatiques des dernières semaines a de quoi démoraliser. Le travail des agriculteurs bretons et français est en permanence remis en cause. Alors que leurs efforts n’ont jamais été aussi importants pour répondre aux demandes variées des consommateurs, tout en respectant des normes très élevées sans équivalent ailleurs dans le monde !
Forcément, les prises de parole politiques au Space seront capitales. Les hommes politiques ne peuvent pas continuer à dire, d’un côté, toute l’importance de l’agriculture et laisser, de l’autre, autant de messages négatifs se répandre.
Soyons cohérents et raisonnés ! La "montée en gamme" n’est pas conciliable avec des accords bilatéraux faisant entrer des denrées alimentaires non respectueuses des normes appliquées et demandées chez nous ! L’agriculture ne peut pas être le secteur sacrifié au profit d’autres intérêts dans les relations commerciales extérieures de la France et de l’Europe.
L’emballement médiatique sur les phytos n’a rien de rationnel et c’est le rôle des politiques de le dire et de l’expliquer. L’agriculture ne peut pas non plus être le secteur sacrifié sur l’hôtel du "populisme écologique", afin de donner bonne conscience aux citoyens et satisfaire les ambitions électorales de quelques-uns.
Faire peser tous les maux de notre société sur un seul secteur, c’est détruire ce secteur et ne rien résoudre. C’est aussi le meilleur moyen pour faire perdre encore plus la confiance des citoyens dans leurs gouvernants.
Qu’allons-nous dire à nos petits-enfants quand nous n’aurons plus de produits alimentaires locaux et sains, et qu’ils devront se nourrir quasi-exclusivement d’aliments importés produits selon des normes sanitaires, sociales et environnementales décriées chez nous ?
Que va devenir la Bretagne demain quand le tiers de ses emplois, créés directement ou indirectement par l’agriculture, aura disparu ?
Mesdames et Messieurs les Politiques, ne venez pas au Space pour parler positivement de l’agriculture, si après vous n’êtes pas capables de prendre des décisions pour la valoriser.
À bon entendeur…