Production porcine
Montrer le savoir-faire des éleveurs
Profitant de la mise en service d'un bâtiment d'engraissement, Béatrice et Daniel Picart ont ouvert les portes de leur élevage à tous leurs voisins.


"Le projet a démarré en 2006 : à l'époque, les cours étaient élevés". Béatrice et Daniel Picart, producteurs de porcs à Plouigneau, ont organisé une porte ouverte, le 28 août dernier, à l'occasion de l'entrée en service d'un bâtiment de 896 places, permettant désormais d'engraisser la totalité des porcelets nés sur l'exploitation quand, jusqu'à présent, 30% d'entre eux devaient quitter l'élevage. "Les avantages sont nombreux", détaille l'éleveur, qui cite, notamment, la diminution du coût de production et une meilleure maîtrise du volet sanitaire. "L'élevage est désormais efficace et cohérent".
Situé à 400 m de l'élevage, le nouveau bâtiment d'engraissement, avec quai d'embarquement et machine à soupe, est autonome et pourra être agrandi si la mise aux normes bien-être animal oblige à revoir l'organisation des bâtiments. Doté d'une ventilation centralisée, il est également équipé d'un système de récupération des eaux de pluie, pour alimenter le lavage d'air.
Vivre de notre métier
Daniel Picart a profité de la venue du Préfet sur l'élevage pour lui dire ce qu'il avait sur le coeur. "Au lieu de s'occuper de quelques dizaines de traders, le gouvernement ferait mieux d'accompagner les dizaines de milliers d'agriculteurs qui ne demandent qu'à vivre de leur métier". Et l'éleveur d'évoquer la préférence nationale, la parité euro-dollar ou les distorsions de concurrence. "On doit supporter des charges françaises, avec un cours européen voire mondial".
Cette porte ouverte, à laquelle a été invitée la population locale, a aussi été l'occasion de rappeler qu'une exploitation est une entreprise à part entière. "Ces 30 dernières années, on a beaucoup travaillé, et oublié de montrer notre savoir-faire". Et Daniel Picart de faire allusion aux algues vertes et aux débordements médiatiques auxquelles elles ont encore donné lieu ces derniers temps. "Y'en a marre d'être toujours montrés du doigt ! Les agriculteurs sont soucieux de l'environnement". Et l'éleveur d'énumérer ses propres engagements : un CTE environnemental, signé en 2001, la généralisation des couverts végétaux, le traitement des déjections, mis en place en 2006, la certification agriculture raisonnée, que seuls trois éleveurs de porcs bretons ont décroché... "Nous ne sommes pas restés les deux pieds dans le même sabot ! Peu de professions ont fait autant d'efforts que nous".